Le quart d'un film

Qu'on se le dise : Dustin Hoffman est un acteur de génie au même titre que pas mal de sa génération (De Niro, Pacino, Caine, Connery...). Mais un grand acteur ne fait pas un grand réalisateur. A plus de 75 ans, Hoffman décide de passer derrière la caméra pour réaliser ce "Quartet" adapté d'une pièce de théâtre.
Mettre en scène des septuagénaire etait une idée édifiante et brillamment pris à profit dans "Amour" dans une sorte de destruction relationnelle et affective. Ici, On prend le chemin inverse et on tente de mettre en scène une comédie, parfois drôle, parfois mélancolique, sur ces chanteurs d'opéras qui gardent la pêche malgré la difficulté liée à leur âge. Le quatuor en question est très bien écrit, les personnages et leur relation sont très bien décrites mais...On s'ennuie ferme. Trop classique pour réellement amuser, on sourit tout au plus du personnage de Billy Connolly sans jamais trouver ça amusant ou triste. Les scènes s'enchaînent inlassablement sans trouver réellement de force et l'objectif du film n'atteint pas l'intensité requise pour toucher le spectateur.
C'est d'autant plus raté dans cette mise en scène très "bourgeoise" (seul mot qui me vient à l'esprit) où tout repose sur cette photo très lumineuse.
Un gros plus tout de même sur les morceaux de musique qui parlent plus que toute la narration cinématographique (tant qu'à faire autant faire une fiction radio dans ce cas !).
Le film se termine sans qu'on ait trouvé le moindre interêt ou la moindre émotion à sauver si ce n'est peut-être cet enthousiasme de ces personnages qui, en fin de vie souhaitent encore profiter de leur amour pour leur art, peu importe les critiques. Amusant lorsqu'on sait que Hoffman est de la même génération que ses acteurs : comme si une volonté de partager son amour pour le 7ème art transpirait du réalisateur.