Acteur caméléon capable de jouer n'importe quel rôle tout autant qu'artiste exigeant au jeu intense, Dustin Hoffman fait partie de ces comédiens capables à eux seuls d'ensoleiller la pire des bouses. J'étais donc curieux de découvrir son premier essai en tant que metteur en scène.
Avec son ton typiquement british, le choix de "Quartet" étonne dans un premier temps, du moins jusqu'à ce que les réelles intentions de Dustin Hoffman se révèlent. Derrière l'humour pince sans rire où plane sans cesse l'ombre de la mort et de l'oublie, Hoffman rend un bel hommage à l'art dans toutes ses formes, et surtout aux hommes et aux femmes qui ont mis leur vie privée de côté pour vivre pleinement leur passion et offrir du rêve à leur publique.
Sorte de "Full Monty" du troisième âge où le temps qui passe aurait remplacé la misère sociale, "Quartet" bénéficie de dialogues finement écrits et d'une troupe de comédiens remarquables, compensant un scénario prévisible et une mise en scène impersonnelle. Un divertissement agréable, honnête, mais aussi bien trop pépère et qui s'oublie inéluctablement.