Tiré du manga culte de Taniguchi, Sam Garbarski se tire du piège de l'adaptation avec tout les honneurs.
Le film ne se déroule pas au Japon, mais l'histoire a été transposée en France, dans les années 60. Pour le reste, le cheminement est identique, mais les différences sont suffisamment importantes pour parler à juste titre de trahison, mais on parle ici de bonne trahison, un scénario traité intelligemment, avec des acteurs assez bons, mais dont o ne peut pas dire qu'ils soient vifs d'esprit.

Si dans le manga, les moments de silence, les gens qui marchent, le calme, ces moments qui passent bien dans le papier, en film, on peut appeler ça un manque de rythme, et ça en a. Ça me rappelle la célèbre expression "L'herbe leur pousse entre chaque mot".

Autre chose qui m'a assez déplu, c'est la reconstitution excessive de l'histoire. Étant donné qu'elle se passe pour l'essentiel dans les années 60, on essaie fortement de nous montrer ce qui existait à cette époque, et non de nous l'amener par la vie des personnages. Et, quitte à reconstituer, ne pas hésiter à abimer un peu des objets, ne pas leur donner cette apparence de neuf, comme sorti de chez l'antiquaire ; ne dites pas que c'est le film, l'histoire, blabla, on n'est pas dans un fantasme, mais dans l'époque telle quelle vécue par l'homme. La véracité des choses passe aussi parfois par leur état et cet aspect neuf qu'on voit constamment gâche un peu la crédibilité que je porte au film.

En-dehors de ça, c'est une jolie étude sur la nostalgie, sur le temps qui passe, et dont les actes passées peuvent ressurgir au présent. e thème du père est très emmené, emmené par un formidable Jonathan Zaccaï, personnage à la fois présent et absent auprès de sa famille.
Soulignons aussi la B.O. du film, composée par AIr, qui apporte à ce ton quasi léthargique du film : on pense souvent à Virgin Suicides, et pour cause.

On est loin de l'échec, c'est même un bon film, à la trahison intelligente, mais dont ses petits défauts persistent, persistent...
Cela dit, c'est bien mieux que Irina palm, le premier film de Garbarski...
Boubakar
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le 29 oct. 2011

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