Les portes du pénitencier.Le PDG d'un grand groupe industriel est condamné pour diverses malversations et incarcéré à la prison de la Santé.C'est le moment que choisit sa femme pour engager une procédure de divorce et lui piquer l'argent sale qu'il avait planqué.Furieux,le gars soudoie Alex Brosec,un gardien,afin qu'il séduise et escroque son épouse.Le réalisateur et scénariste Laurent Firode avait obtenu un petit succès d'estime avec son premier long,"Le battement d'ailes du papillon",mais là il se ramasse en beauté avec cette comédie vaseuse complètement ratée.Ce qui ressort de l'affaire est la lourdeur désolante d'un humour bien pauvre,l'invraisemblance totale et la prévisibilité systématique des évènements,l'idiotie des personnages et des situations et le jeu lamentable et désinvolte de comédiens pas dirigés et condamnés par la stupidité de leurs rôles.C'est laborieux,c'est mou,ça traîne,ça ne mène jamais à rien et la débilité de l'ensemble ne réussit même pas à atteindre le statut de nanar sympathique tant c'est atone et ennuyeux.On a apparemment voulu exploiter un sujet à la mode à l'époque,celui des quartiers VIP dans les prisons,vu qu'il devenait fréquent que des célébrités aillent faire un tour derrière les barreaux.Pourquoi pas,mais le traitement pseudo comique de la chose annihile toute efficacité et se contente de grosses plaisanteries usées qui n'ont même pas l'élégance du mauvais goût.Pas de violence,pas de sexe,pas de scatologie,pas de mauvais esprit politiquement incorrect,queue dalle en somme à l'exception du spectacle vide d'une histoire sans consistance.La composition et la direction de la musique ont été confiées à Yvan Cassar,ce qui n'est pas un hasard étant donné que c'est un vieux copain et collaborateur de Johnny Hallyday,la vedette du film.Non seulement la zik n'est pas terrible mais elle est en plus balancée à tout propos de manière à couvrir la moitié des dialogues.Certes on ne perd pas grand-chose mais c'est quand même gênant.Le casting est en plein tsunami et rares sont les survivants.Bizarrement Johnny,acteur habituellement ridicule,ne s'en sort pas trop mal en maton taiseux et dur à cuire touché par la grâce de l'amour.Il faut dire qu'il adopte une technique minimaliste revenant à en faire le moins possible,calme olympien,visage de marbre,regard glacial et parole rare,ce qui dans ce contexte n'était pas une mauvaise idée.François Berléand est comme de coutume génial et campe un réjouissant affairiste pourri sans foi ni loi,et il est à noter qu'il reprendra à peu près le même rôle l'année suivante,mais dans un registre beaucoup plus sérieux,dans "L'ivresse du pouvoir" de Chabrol,où il interprète Loïck Le Floch-Prigent.Autres rescapés,Philippe Duquesne,délectable en directeur de prison faux-jeton,et Eric Savin,ambigu à souhait en businessman mafieux.Après ça dégringole gravement.Valeria Bruni Tedeschi parle faux et joue toutes ses scènes sur un ton identique mais elle est sauvée par son physique,car il faut avouer qu'elle est méchamment canon.Pascal Légitimus est très décevant et charge à côté de la plaque en meilleur ami complètement con,on est moins étonné de voir la pathétiquement minaudante Catherine Jacob se vautrer largement.Jean-Claude Brialy nous sert une caricature embarrassante de folle tordue et son personnage de Ferdinand semble clairement inspiré du faussaire Fernand Legros qui eut autrefois maille à partir avec la Justice et était effectivement homosexuel.Bruno Lochet nage dans la médiocrité et les gros effets en surveillant-chef malveillant et corrompu alors que Stéphan Wojtowicz et Thierry Desroses tentent de compenser leur trop rapide passage devant la caméra en outrant leurs compositions.