Un beau film, plus lumineux et édulcoré que le roman.
Une Maureen O'Hara littéralement solaire, quand elle apparaît toutes dents blanches dehors avec son merveilleux sourire.
Un superbe travail sur les maquillages (sur Charles Laughton en premier lieu bien entendu) et sur les lumières. J'ai particulièrement été sensible à l'ambiance parfois baroque du film, l'ayant vu en VO sans sous-titres ^^
Les thèmes que j'ai cru être abordés dans le film sont :
- la force de l'imprimerie, qui permet d'orienter les opinions. Un thème intéressant que l'on pourrait extrapoler aujourd'hui sur la force des réseaux sociaux.
- la connerie de la foule. La foule aime le sang. Une foule peut s'embraser d'un rien. Et pourtant parfois, le comportement d'une seule personne peut changer les choses.
- le mal peut être partout. Même si ce n'est pas trop appuyé (c'est quand même un film américain des années 30, pays où la religion est plus que sacrée si cela est possible ^^), on y voit le mal incarné par un religieux, qui a du pouvoir, et qui s'en sert pour satisfaire ses sombres desseins. A rapprocher de certaines situations contemporaines, où l'on voit des dirigeants de pays encensés (aveuglément ?) pour leurs décisions pleines de sagesse et dénuées de conflits d'intérêt (ironie)
- la discrimination. Ici, ce sont les gitans qui ne disposent pas des mêmes droits que les autres. A rapprocher de ce qui se passait en Allemagne à l'époque.
- et enfin, un thème que je pense involontairement abordé, mais que je perçois, c'est celui de la liberté sexuelle d'Esméralda. Oui, les USA sont un pays puritain et pourtant, le film a pour héroïne une femme qui, bien que venant de se marier, a envie de batifoler avec un bellâtre sur lequel elle a eu un crush, même si elle se doute qu'il ne l'aime pas. Gonflé pour un film américain des années 30, où le code Hays avait été adopté.
Je le conseille aux cinéphiles sensibles au cinéma des années 30