Quatre lourdingues sans avenir

Comédie générationnelle qui connut un succès surprise auprès d’un certain public qui en fit même un objet culte, Quatre garçons pleins d’avenir peine quand même à passer le cap des années 2000. Humour lourdingue, blagues potaches, réminiscences éparses d’un Max Pécas qui ne serait plus focalisé sur les plans de filles à poil, le résultat ne pèse pas grand-chose dans l’histoire de la comédie française. Globalement très moyennement interprété, l’ensemble ne parvient jamais à marcher sur les plates-bandes des Sous-Doués dont il pourrait être le rejeton. Pas assez bon enfant, souffrant de scènes vraiment ratées, il vieillit plutôt mal.

Au-delà des mésaventures de nos quatre « petits branleurs » qui manquent clairement d’épaisseur, surtout dans la première partie du film, on apprécie cependant les prestations de Thierry Lhermitte, Roland Giraud et Patrick Sébastien qui prouvent que les valeurs sûres, même dans un film au ras des pâquerettes, parviennent à tirer leur épingle du jeu. Leurs apparitions demeurent réussies et on s’amuse, ici ou là, à retrouver quelques expressions ayant traversé les décennies (« Je suis testeur chez Afflelou », « Mon chat, c’est pas un pédé ! »). C’est clairement du grand délire pas très maîtrisé, qui donne l’impression d’avoir été écrit entre deux prises, mais l’ensemble prend un tournant mieux maîtrisé quand le récit, même s’il reste mince, prend le dessus sur le côté sketches.

Pour public aujourd’hui averti, nostalgique d’une lointaine décennie et d’un certain humour grassouillet, le film, qui passait autrefois régulièrement à la télévision, est devenu presque invisible. Daté et maladroit, il était cependant plutôt généreux, et le petit gros à lunettes de la bande finissait dans les bras de la plus jolie fille du film. On ne pourrait bien sûr plus faire ce genre de films aujourd’hui, c’est franchement pas très malin mais il peut conserver aux yeux de certains un certain crédit. Mouais… un tout petit crédit alors !

4,5