Alors qu'un colonel vient de se faire renvoyer par l'armée après avoir provoqué une importante et cuisante défaite, il retourne chez lui, retrouve ses quatre fils pour leur annoncer qu'il a été trahi.
Avec Four Men and a Prayer, John Ford nous envoie aux côtés des quatre fils qui vont chercher ceux qui ont trahi leur père et propose un film d'aventure où les rebondissements ne manqueront pas. Le début est d'ailleurs génial, avec un père abattu puis la présentation des quatre fils avant que Ford nous balade dans de nombreux pays où il mêlera action, un peu de dramaturgie, voire de romance et même de l'humour.
Malheureusement ça s'arrête là et Four Men and a Prayer s'avère être une déception, où Ford bénéficie d'un mauvais script, tant dans l'évolution des personnages que les dialogues, souvent trop nombreux et sans intérêt, et dans l'avancement du film, pas forcément bien ficelé avec notamment quelques péripéties grossières. C'est aussi dans sa mise en scène que Ford ne se montre guère inspiré, ne sublimant jamais les personnages, proposant un rythme trop poussif et peinant à nous faire ressentir des sensations ou sentiments pour les personnages et enjeux. C'est vraiment dommage car le concept était plutôt intéressant, surtout entre les mains de John Ford.
Après il y a bien quelques touches d'humour qui marchent bien et divers personnages et acteurs sortant du lot, à commencer par les trop peu présents C. Aubrey Smith et George Sanders, ainsi que Loretta Young. Cette dernière impose son charisme et sublime son personnage tandis que quelques séquences relèvent aussi le niveau, où John Ford montre un vrai savoir-faire à l'image de celle assez dramatique et sombre en Amérique du Sud, mais ce n'est malheureusement guère suffisant, surtout pour un metteur en scène tel que John Ford.
Une vraie déception dans le cinéma de John Ford, une oeuvre où il ne se montre guère à l'aise et ne trouve que trop rarement le bon équilibre, ne mettant pas de tension ou d'intérêt à un scénario sans saveur, et ce malgré une parfaite Loretta Young et quelques bonnes idées par-ci, par-là.