Comme beaucoup des nanars de l'époque, la nullité du film de Berthomieu fait tout son charme et l'on y prend alors un véritable intérêt. Il n'y a rien à sauver de ce scénario d'une rare sottise, de cette fumisterie destinée à promouvoir un Luis Mariano aux vocalises hors d'âge et talent d'acteur si médiocre.
Cette comédie de boulevard surjouée est risible malgré elle pour sa complaisance, ses inepties et son absence de scrupules. Comment exprimer la stupidité des dialogues et des quiproquos, comment décrire la légèreté de l'interprétation et l'inconcevable direction d'acteurs, autant d'aspects qui, finalement, nous fait perdre de vue l'indigence-même du sujet?
Entre deux chansonnettes emphatiques, Berthomieu accumule les plaisanteries et jeux de mots les plus puérils. Autour de Mariano le séducteur et de Roger Nicolas, son faire-valoir comique -comme l'a été Bourvil par ailleurs- d'inénarrables seconds rôles débitent leurs sornettes et il faut avoir vu (pour le croire) ce milliardaire brésilien à l'accent...espagnol, ce moment où Roger Nicolas se tient le pied droit alors qu'on lui a marché sur le gauche (et encore: à côté!) ou encore le village provençal de Chantolive transformé par un carnaval brésilien -avec samba et sombrero! Irrésistible.