Charles,célibataire endurci aux nombreuses conquêtes,a beaucoup d'amis et passe ses week-ends à assister aux mariages des autres.Lors d'une de ces cérémonies il rencontre Carrie,une belle américaine avec laquelle il passe la nuit.Ils se retrouveront au fil des années dans d'autres noces sans s'avouer leur amour mutuel.Ce petit bijou de "film de mariage" fait partie des oeuvres fondatrices de la comédie romantique moderne et a souvent été imité sans être égalé.Mike Newell,qui tournait depuis un certain temps et sans véritable succès des films plus ou moins auteurisants,décrochait là son passeport pour le cinéma grand public,sa mise en scène vive et alerte s'affranchissant des temps morts.Mais "Quatre mariages" signe surtout l'explosion du scénariste Richard Curtis,qui devint à partir de là une des stars de la discipline.Son script très cadré est d'une fantastique habileté,enchaînant de manière imparable des célébrations qui font toutes avancer l'intrigue et s'avèrent follement drôles et stimulantes tout en introduisant ponctuellement d'intenses moments d'émotion.L'équilibre est si savamment dosé que le métrage reste constamment captivant.Tous les personnages sont suffisamment travaillés et utilisés pour exister,même si Charles est le protagoniste central et principal,et ils sont si sympathiques que leurs évolutions se suivent avec un intérêt jamais démenti.Tout ceci baigne dans un humour so british délicieux s'appuyant sur des dialogues cyniques et élégants typiquement anglais permettant à ceux qui les prononcent de masquer leurs émotions.C'est d'autant plus réussi que les répliques sont servies par une troupe inspirée d'acteurs locaux ayant à sa tête le fabuleux Hugh Grant qui gagnait là ses galons de star.Andie MacDowell,charmante et frémissante,est sa partenaire idéale pour ce pas de deux hésitant.Les autres sont à la hauteur et incarnent subtilement cette identité britannique mêlant le chic à la simplicité,de Kristin Scott Thomas à Charlotte Coleman,en passant par James Fleet,Simon Callow,John Hannah et David Bower,sans oublier l'inénarrable apparition de Rowan Atkinson en prêtre débutant et stressé.On peut déceler une bonne dose de politiquement correct à travers cette bande d'amis comprenant un couple homosexuel et un handicapé,mais à l'époque ce n'était pas encore une mode et c'est inclus naturellement dans l'histoire,sans dimension militante et propagandiste.