Ce spectacle d’Alexandre Astier a bien des mérites, le premier étant son originalité. Inattendu sur un terrain qu’il maitrise pourtant parfaitement, notre roi Arthur préféré explore les terres de la musique classique. Solfège, ethnologie, pratique du clavecin et de la viole de gambe, tout cela est mené de main de maitre.
Résolument hétérogène, le monologue est aussi didactique que comique. Le parti pris d’une leçon est une idée assez habile, qui n’évite pas toute la gouaille et le vocabulaire jubilatoire du trublion. Savoir combiner la force comique à l’intérêt du spectateur est tout de même chose assez rare pour qu’on salue ici la prouesse.
Le souci réside dans la nécessité de faire tenir le spectacle 95 minutes. En s’aventurant dans des thématiques plus psychologiques sur le rapport de Bach à sa famille, la mort de ses enfants et sa dépression, Astier plombe le rythme. C’est certes assez touchant, mais l’insistance sur le sujet, qui finit par devenir le propos principal, est un peu lourde et répétitive.
A cette réserve près, tout de même de taille puisqu’elle nuit à la dynamique générale du spectacle, Que ma joie demeure confirme tout le bien qu’on peut penser d’Astier, excellent comédien, homme de talent dont on suivra la carrière future avec attention.