Que viva Mexico montre un Mexique du début des temps dont la population vivait heureuse dans une nature idyllique au milieu des temples maya. Puis vint l'ère de la violence illustré par une sanglante corrida et le temps du droit de cuissage sur les femmes des peones des haciendas.
Que viva Mexico est un film de Sergueï Eisenstein monté par Grigori Alexandrov cinquante ans après le tournage. Le film devait être axé autour de 4 chapitres: Fiesta, Sandunga , Maguey et Soldadera. Ce dernier chapitre consacré aux femmes des révolutionnaires de la révolution mexicaine de 1910 ne fut jamais tourné, le producteur Upton Sinclair ayant décidé de cesser tout financement et de "mettre la main" sur les pellicules.
Une genèse difficile
Nous sommes en 1931. Eisenstein (Le cuirassé Potemkine..), Alexandrov et Tissé parcourent le Mexique afin d'y filmer un documentaire. Sur place, ils rencontrent des intellectuels mexicains (Le peintre Diego Riveira...) partageant les mêmes idées de gauche et de progrès social.
Ils se lancent alors dans un "road movie documentaire" au terme duquel sortiront un certain nombres de bobines qu'Alexandrov, seul survivant du trio, assemblera en 1979.
Le propos du film est clairement engagé. A l'instar de Jean Jacques Rousseau, le réalisateur Russe dénonce un homme heureux à l'état de nature qui va souffrir et connaitre l'oppression sous le joug des puissants.
Bien que filmé en N et B avec les moyens de l'époque, le film d'une durée de 85 minutes comporte de très beaux plans (perspectives des visages des autochtones sur les pyramides, plan incliné des trois franciscains derrière un crâne...) et constitue un documentaire inachevé qui rend hommage aux traditions mexicaines comme le culte des morts qui imprègne le quotidien des mexicains. A sa manière, Que viva Mexico rend hommage à la dimension sauvage, tragique et macabre du Mexique.
https://www.youtube.com/watch?v=QjDNmSJBgNk&t=317s
Ma note: 7/10