Rani est heureuse, elle va se marier dans 2 jours. Mais son fiancé Vijay lui annonce au dernier moment qu'il annule le mariage, parce qu'il ne le sent pas. Rani est vachement moins heureuse. Décidée à ne pas rester prostrée chez elle à se lamenter de son malheur, elle choisit de maintenir son voyage de noces et de partir seule à Paris, puis à Amsterdam. La vie là bas est si différente de ce dont elle avait l'habitude qu'elle se retrouve vite paumée et déprimée devant cette jungle urbaine. Mais nous sommes dans un feel-good movie à l'affiche colorée, ne doutez donc pas qu'elle retrouvera le sourire et saura profiter de son voyage malgré ses appréhensions initiales.
Queen fait peur au début. L'intrigue prend du temps avant de se mettre en place et on commence par se demander si l'on n'est pas dans un drame tant la pauvre Rani en voit des vertes et des pas mûres. Mais une fois qu'elle se décoince et décide de s'amuser d'une autre façon que celles qu'on lui a apprises à Delhi, on finit par avoir la joie de vivre qu'on était venu chercher. Le film présente un défilé de moments d'amusement du quotidien et donne envie de s'inscrire à une auberge de jeunesse. Il en profite pour inciter les indiennes à devenir autre chose que de bonnes épouses dévouées et cloîtrées.
Il est toujours amusant pour un français de voir la vision qu'ont les autres de notre pays. Queen regorge de clichés et stéréotypes sur l'Europe, et ça fait son charme. Si certains clichés peuvent agacer (l'italien), d'autres font rire presque malgré eux par leur improbabilité (le papy français). Faut savoir prendre certaines choses au second degré, moi j'ai trouvé ça savoureux. Certains personnages arrivent à se montrer étonnamment attachants et Kangana Ranaut, l'interprète de Rani, est d'une très grande justesse dans son rôle.
Si l'on pourra trouver le temps long et grogner contre certaines situations moins inspirées que d'autres, on ressort quand même de la séance avec le sourire. C'est très bon enfant, au message bienvenu pour les femmes. Et certains tics bollywoodiens prêtent à sourire (floutez ce soutien-gorge que je ne saurais voir). C'est une bonne porte d'entrée pour ce cinéma.