Critique de Queendom par DougLaTornade
Hormis le contexte sociopolitique qui est hyper intéressant, l'artiste en question est exceptionnelle
le 13 déc. 2024
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Gennadiy à 21 ans, il est né “garçon” en 1999 à Magadan, à l’extrême Est de la Russie. Mal dans sa peau (rejeté par ses grands-parents, ceux qui l’ont élevé) et préférant s’assumer tel qu’il est plutôt que de refréner ses envies (et ses idées), au point de changer d’identité et devenir “elle”, une artiste queer répondant au nom de Gena Marvin.
Sa silhouette androgyne, crâne et sourcil rasés, lui donne une apparence d’alien, surtout lorsqu’il se transforme et parade dans les rues de Moscou à travers des performances surréalistes. Dans la Russie de Vladimir Poutine, son combat ne passe pas inaperçu pour contrer la croisade anti-LGBTQIA+ menée par le Kremlin (il se fait régulièrement arrêter par la police et finit par se retrouver devant le juge).
Agniia Galdanova met en lumière la difficulté pour Gennadiy de pouvoir se sentir libre dans le pays qui l’a vu naître et de pouvoir ainsi être ce qu’il a toujours voulu être, à savoir Gena Marvin, une artiste queer. Son quotidien sinistre (et de plus en plus répressif) transforme son art et son esthétisme en un acte politique et assume pleinement son activisme identitaire, à ses risques et périls (raison pour laquelle il finira par demander l’asile en France, à la fois pour se protéger, mais aussi pour fuir la guerre puisque la Russie avait au même moment décidé d’envahir l’Ukraine et qu’il était désormais interdit d’afficher son opposition à "l’opération militaire spéciale" au risque de finir en prison).
Queendom (2023) est un magnifique portrait sur cet artiste queer militant, devenu à la fois un symbole de la communauté LGBTQIA+ russe et de la résistance face à la répression et à la censure du Kremlin. Le quotidien des jeunes russes, déjà très bien documenté dans le documentaire How to Save a Dead Friend (2022), vient nous rappeler à quel point la liberté d’expression n’existe pas et qu’il est impossible pour la communauté LGBTQIA+ de pouvoir disposer librement de son corps et de pouvoir mener une vie un tant soit peu normale. D’ailleurs, à la fin du film, on nous rappelle très justement qu’au moment du tournage, le parlement russe venait de voter une loi interdisant "la propagande LGBTQIA+” et les relations homosexuelles.
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il y a 22 heures
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