"C'est pas de la médecine, c'est de la charité"
J'ai un grand respect pour ceux qui innovent, pour ces cinéastes qui savent prendre des risques, sortir des sentiers battus d'innombrables fois pour oser aller sur des chemins que personne n'a foulés jusqu'à présent. Gloire à toi, Patrick Timsit, pour avoir ouvert une nouvelle piste dans le cinéma français : faire une comédie basée sur la cohabitation forcée de deux personnages que tout oppose. Aucun film n'avait osé faire cela (si l'on exclut la moitié des comédies françaises de ces quarante dernières années environ, depuis L'Emmerdeur, de Molinaro).
Nous avons donc deux personnages, habilement prénommés Pierre et Paul (mais où vont-ils chercher tout ça ?).
Le premier, Pierre (Timsit himself), a un besoin impératif d'une greffe de foie, sous peine de clamser dans les prochains mois. Une seule personne est compatible : son frère Paul (José Garcia, qui a le même coiffeur que Javier Bardem dans No Country for Old Men), avec qui il est n'a aucun contact depuis dix ans.
Depuis que Paul a subrepticement volé la future femme de Pierre. Et dire qu'il y en a qui se disputent pour si peu...
Voilà donc une réconciliation forcée. Et pour être sûr que son foie de réserve ne se fasse pas la malle ou ne ne noie pas dans un bain d'alcool qui lui serait préjudiciable, Pierre va s'accrocher aux basques de son frère. Et faire avec lui la tournée des cures thermales, puisque tel est le métier de Paul.
ça donne une première moitié vraiment sympa. On sait tous que ce genre de film repose sur deux éléments : la sympathie des deux acteurs et le rythme; Et, au début, ça marche. Bien entendu, les deux comédiens en font des kilotonnes, mais José Garcia en roue libre, c'est pas négligeable.
Et puis, à leurs côtés, il y a Marianne Denicourt, et ce n'est pas négligeable non plus. Même elle parvient à apporter son grain de folie.
C'est dans la seconde moitié que ça dérape. D'abord parce que les situations deviennent répétitives. On va visiter une station thermale, on fout le boxon un peu partout, on place nos produits, puis on repart. Une fois, ça va. Trois fois, ça devient chiant.
Et puis, visiblement à court d'idées, le film s'enfonce dans le n'importe quoi. On a même du grand-guignol sanguinolent pour couronner le tout. Le scénario part en miettes et perd sa cohérence. Il fallait faire des scènes pour compléter le long métrage, mais ça n'apporte rien sinon de la lourdeur.
Donc, finalement, vous pouvez vous permettre de considérer ce film comme un moyen-métrage bien sympathique et n'en regarder que la première moitié.