Bayona ayant signé l'orphelinat je dois dire que je ne croyais pas un seul instant en ce film qui se veut être une fable sur la perte d'un être cher. Alors oui l'image est belle, enfin si les tableaux sont beaux ils n'ont aucune âme et pour un film qui se veut jouer avec les sentiments c'est un vrai problème. On regarde ça sans ressentir quoi que ce soit, si ce n'est l'appel du sommeil qui a frappé de grands coups lors de ma vision du film. J'ai tout de même réussi à résister et j'ai finalement tout vu. Que dire? Que le film est long? Non il n'est pas trop long, mais c'est ce manque d’âme qui fait que rien ne captive, tout est déroulé sans implication du réalisateur, enfin s'il veut faire croire mais sa façon de faire ne marche pas.
Pour ce qui est des acteurs on ne sent aucune implication, enfin le problème ne vient pas d'eux mais encore une fois de Bayona qui les inscrit dans des émotions caricaturales. Cet enfant qui est le personnage principal n'apporte rien, il est transparent, son visage sort des codes du schéma classique du cinéma, mais il n'en ressort absolument rien. Cet enfant est seul, à l'école et dans sa vie de famille. Pour ses camarades il est le souffre-douleur et avec sa grand-mère ils ne se comprennent pas. Il se réfugie dans un monde imaginaire, dans lequel cet arbre parle afin de lui venir en aide et surtout pour passer le cap de la douloureuse séparation avec sa mère.
On a l'impression de se balader dans un truc qui nous montre des choses vides, c'est comme si on se baladait dans un train sillonnant la France et qu'avec les paysages vus on disait je connait bien la France. Montrer ne suffit pas, il faut faire ressentir les choses, dans ce film on ne ressent absolument rien, on nous montre ça oui pour montrer et symboliser c'est ok, mais pour ressentir c'est rester sur le quai. Pourtant tout le monde connait ce sentiment de perte à un moment ou l'autre, mais Bayona est incapable de le retransmettre à l'écran, il signe une belle coquille vide.