Bayona ayant signé l'orphelinat je dois dire que je ne croyais pas un seul instant en ce film qui se veut être une fable sur la perte d'un être cher. Alors oui l'image est belle, enfin si les tableaux sont beaux ils n'ont aucune âme et pour un film qui se veut jouer avec les sentiments c'est un vrai problème. On regarde ça sans ressentir quoi que ce soit, si ce n'est l'appel du sommeil qui a frappé de grands coups lors de ma vision du film. J'ai tout de même réussi à résister et j'ai finalement tout vu. Que dire? Que le film est long? Non il n'est pas trop long, mais c'est ce manque d’âme qui fait que rien ne captive, tout est déroulé sans implication du réalisateur, enfin s'il veut faire croire mais sa façon de faire ne marche pas.
Pour ce qui est des acteurs on ne sent aucune implication, enfin le problème ne vient pas d'eux mais encore une fois de Bayona qui les inscrit dans des émotions caricaturales. Cet enfant qui est le personnage principal n'apporte rien, il est transparent, son visage sort des codes du schéma classique du cinéma, mais il n'en ressort absolument rien. Cet enfant est seul, à l'école et dans sa vie de famille. Pour ses camarades il est le souffre-douleur et avec sa grand-mère ils ne se comprennent pas. Il se réfugie dans un monde imaginaire, dans lequel cet arbre parle afin de lui venir en aide et surtout pour passer le cap de la douloureuse séparation avec sa mère.


On a l'impression de se balader dans un truc qui nous montre des choses vides, c'est comme si on se baladait dans un train sillonnant la France et qu'avec les paysages vus on disait je connait bien la France. Montrer ne suffit pas, il faut faire ressentir les choses, dans ce film on ne ressent absolument rien, on nous montre ça oui pour montrer et symboliser c'est ok, mais pour ressentir c'est rester sur le quai. Pourtant tout le monde connait ce sentiment de perte à un moment ou l'autre, mais Bayona est incapable de le retransmettre à l'écran, il signe une belle coquille vide.

Heurt
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Il dessine drôlement bien le héros du film dis donc.

Créée

le 3 févr. 2017

Critique lue 2.2K fois

27 j'aime

Heurt

Écrit par

Critique lue 2.2K fois

27

D'autres avis sur Quelques minutes après minuit

Quelques minutes après minuit
Sergent_Pepper
7

Conquises esquisses

Dans la longue tradition qui unit le monstre et l’enfant, il s’agit la plupart du temps de dissiper les apparences : vaincre la crainte de l’autre que son allure, sa taille démesurée ou son étrangeté...

le 28 mars 2017

88 j'aime

7

Quelques minutes après minuit
Velvetman
7

Enfance et cinéma en 2017 : une innocence disparue.

Lorsqu’on fait le bilan d’une année cinématographique, certains thèmes reviennent avec plus ou moins d’insistance. Soit parce que ce thème-là est influencé par une mode stylistique, soit parce que le...

le 6 déc. 2017

29 j'aime

2

Du même critique

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Heurt
2

Le jet d'ail.

En voilà une chose qui en fait du vacarme, ça bouge dans tous les sens mais pourquoi? Pour faire du divertissement, c'est pour cela que Disney a acheté la licence Star wars après tout. La société aux...

le 18 déc. 2019

79 j'aime

44

Jojo Rabbit
Heurt
4

Rabbi Jocob

L'endoctrinement de la jeunesse Allemande est le sujet de ce Jojo Rabbit, qui voit Adolf Hitler comme la seule voie à suivre. Adolf est là constamment pour le petit Jojo, il est son ami imaginaire...

le 28 janv. 2020

66 j'aime

16

Once Upon a Time... in Hollywood
Heurt
5

Cette fois il est temps.

Les années 60 à 70 ont été une très bonne période du cinéma, elles étaient inventives et permissives. Pourtant la censure était omniprésente, mais les cinéastes trouvaient tout un tas de stratagèmes...

le 28 nov. 2019

55 j'aime

7