"There is not always a good guy Nor is there always a bad one. Most people are somewhere in between"

Tout d'abord, il faut savoir que je suis un grand fan de L'Orphelinat (premier film de J.A. Bayona), mais moins fan de The Impossible (son second film) qui "je trouve" appuyait trop sur le côté larmoyant. De ce fait, je nourrissais à la fois de grosses attentes, mais aussi certaines craintes avant d'aborder A Monster Calls. Mes craintes seront vite balayées devant l'émerveillement que m'aura procuré le film. Et après cette aventure à couper le souffle, je vous assure que vous n'aurez qu'une seule idée en tête, c'est de lire le roman à l'origine du film, car c’est une aventure qui stimule beaucoup votre imagination.


Un arbre géant (et effrayant), planté au milieu d'un cimetière, vient hanter les rêves du jeune garçon Conor. Il n'avait pourtant pas besoin de ça, lui qui a déjà assez de problèmes dans la vraie vie, à savoir une mère (Felicity Jones) atteinte d’un cancer en phase terminale, des camarades de classe qui le persécute à l'école, un père absent, une grand-mère tyrannique (Sigourney Weaver) et maintenant un monstre menaçant (Liam Neeson) qui lui rend visite la nuit. Le pauvre Conor n’a pas un seul moment de répit, mais du côté positif, le monstre n’a que trois histoires à lui raconter.


Une fois terminées les trois histoires, il insiste alors pour que Conor raconte sa propre histoire, qu'il ouvre son cœur et qu'il dise la vérité. Les histoires du monstre abordent des thèmes qui rongent Conor, le bien et le mal en chaque personne, la responsabilité et les conséquences de nos actes, un homme invisible qui devient encore plus invisible en étant vu. Pourtant, Conor refuse de reconnaître la vérité, "Tu ne me connais pas" crie-t-il, "ces histoires ne sont pas réelles !". Le monstre établit alors les règles du jeu, "Je sais tout de toi, dis maintenant la vérité ou tu mourras"


A Monster Calls impressionne d'un point de vue visuel, mélangeant avec grande efficacité effets pratiques à l'ancienne et effets numériques (maquettes et fonds verts). Les CGI savent se faire discrets et sont vraiment utilisés à bon escient (sans abus), tout l'opposé des productions Marvel. C'est assez impressionnant de voir à quel point les effets visuels numériques interagissent naturellement avec les éléments du décor, sans qu'on puisse distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux. J.A. Bayona utilise également l’animation pour mettre en images les trois histoires du monstre et c'est de toute beauté. Le film explore de manière convaincante et passionnante comment la fantaisie fait irruption dans la réalité, comment les gens gèrent leurs peurs (pour le meilleur et pour le pire) et l’énorme pouvoir des histoires sur notre perception des choses.


Les acteurs sont tous convaincants et la voix de Liam Neeson est terriblement envoûtante. Vous braqueriez une banque, si la voix de Liam Neeson vous demandait de le faire. Liam Nesson est donc excellent dans le rôle de monstre. Sigourney Weaver est géniale en tant que grand-mère. Felicity Jones et Toby Kebbell sont également formidables en tant que parents de Connor. Mais c'est Lewis MacDougall qui impressionne le plus en tant que Connor. Malgré son jeune âge (seulement 14 ans) il porte littéralement le film sur ses jeunes épaules. Il exprime physiquement tout le conflit intérieur de Connor.


C’est ce que je remarque dans tous les films de J.A. Bayona. Tous les enfants de ses films jouent vraiment juste et j’irais même jusqu’à dire qu’ils sont encore meilleurs que les adultes. C’est très rare pour moi de dire cela, parce que la plupart du temps les enfants sont peu convaincants devant de la caméra, voir pire m'horripilent (aka Demi-Lune dans Indiana Jones et le Temple maudit). Alors certes, il y en a des bons, mais seulement quelques-uns (Haley Joel Osment dans Sixième sens).


Le film n'est pas exempt de défauts, mais il faut vraiment chercher la petite bête pour en trouver quelques-uns. Je dois quand même dire que le film souffre de quelques baisses de rythmes, surtout lorsque le père absent jusque là refait surface. Je regrette également que la conception numérique du monstre ne soit pas assez effrayante. Et puis J.A. Bayona surligne avec un peu trop d'insistance le message qu'il veut faire passer, au point où ça en devient répétitif sur la fin. A trop vouloir marteler son message, à savoir "ouvre ton cœur et dis la vérité", ça en devient dérangeant ...


On comprend très vite que l'arbre représente le subconscient de l'enfant et que c'est en quelque sorte son ami imaginaire. Il se sent coupable de souhaiter la mort de sa mère, parce qu'il veut en finir avec tout ça et ne veut plus avoir peur que sa mère meurt. C'est un très beau message, mais J.A. Bayonna insiste un peu trop sur tout ce processus de culpabilisation de l'enfant devant la maladie de sa mère.


Et le film a le bon goût de terminer sur une scène magnifique, lorsque l'enfant ouvre le carnet à dessin de sa défunte mère ...


et découvre les croquis des personnages des trois histoires racontées par le monstre et en dernière page l'arbre-monstre lui-même. Il découvre alors une connexion entre lui, l'arbre et sa mère.


A Monster Calls est un conte pour enfant (mais certainement pas enfantin) beau, triste et poignant, qui vous restera longtemps en mémoire une fois terminé. C'est un film bouleversant, à la fois très triste et plein d'espoir pour le futur de l'enfant. Le film dit la vérité et rien que la vérité. Vous voulez que tout aille bien pour cet enfant, alors vous ne devez pas lui cacher la vérité. La vérité fait parfois mal, mais la vie est un voyage, avec ses joie et ses peines. Et faire avec les bons et les mauvais côtés de la vie, ça a toujours fait parti du deal.

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le 6 févr. 2022

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lessthantod

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