Ce film est un crash, une explosion, un jeu de massacre triste et laid. Pendant deux heures et dix minutes, on regarde avec un dégoût, plus ou moins prononcé selon les moments, l'autodestruction, l'autoflagellation d'un couple joués par Richard Burton et Elizabeth Taylor. En une nuit de beuverie, ce couple va déverser sa rage, sa haine, ses échecs sur un autre couple plus jeune. Et il n'y a aucune échappatoire à cette terrible nuit. Chacun finira vidé, lessivé, ses secrets mis à nus, ses ambitions, ses hontes, ses espoirs, ses envies - bref sa vie - étalés aux yeux de tous. A l'aube, il ne reste plus rien de ces êtres qui ont été forcés de tout donner.
George et Martha ont entraîné dans leur jeu macabre un autre couple qui semblait innocent. Mais très vite, chacun dévoile ses armes, et une fois passées les politesses, on tire sans se soucier des munitions.
A la fin, le spectateur qui a subi ce marathon de la haine, qui a été submergé par ce flot ininterrompu de paroles ne sait plus où se situe le mensonge et la réalité. Il ne sait plus distinguer le jeu du réel. Mais une certitude demeure, tous ses personnages sont férocement rongés par une maladie dont ils ne pourront jamais se débarrasser. Chacun envisage, de façon égoïste une ascension sociale, et chacun utilise donc l'autre à des fins toutes personnelles. Seulement voilà, un verre de trop et les conventions sociales sont éclatées par terre, les langues se délient et... le chaos survient.