Martha convie à poursuivre une soirée un brin arrosée chez elle. Des allégations pas toujours bonnes à dire seront proférées.
Le film s’adonne à des jeux vicieux avec des dialogues débités tellement prestement, percutants et endiablés, avec des sarcasmes et un jeu d’acteurs intemporel. L’ambiance théâtre dont le film est issu est impeccable. Malgré le sérieux de l’œuvre, l’humour y est irrévérencieux. D’ailleurs, on ne sait si l’on doit s’amuser ou sangloter face aux piaillements orduriers de la femme d’âge mûr. Le métrage comporte un caractère malsain et voyeur qu’il y a à constater cette descente aux enfers conjugaux. Le couple d’acteurs faisant le plus rêver à Hollywood décide d’avilir cette façade avec génie. Les acteurs divertissent avec leur palette d’excès, d’amour, de haine, de violence, de luxure, d’alcoolisme, de folie et de tendresse. Seulement, ces tirades en apparence éminemment comiques occultent des blessures bien plus profondes et elles s’embourbent dans une certaine trivialité. C’est également une œuvre pamphlétaire envers l’enfer que serait la vie matrimoniale. Cette introspection alcoolique est d’une rare violence psychologique. Elizabeth Taylor est muée pour l’occasion en vieille et ventripotente mégère. J’ai beau l’avoir visionné une bonne centaine de fois, je lui trouve toujours cette intensité et cette puissance.