Evidemment c'est les V... euh c'est personne en fait

Je ne sais pas ce que le cinéma a fait à Charlotte de Turckheim, mais elle a l'air de lui en vouloir. Après le très lourd Mince Alors! (haha trop content de mon jeu de mots tellement obvious), elle s'essaie à la comédie sociale et autant le dire : l'essai n'est pas transformé. Tout n'est pas à jeter dans ce film loin de là, mais ce n'est pas une déclaration d'amour au cinéma : l'enchaînement des différentes scènes est maladroit et les changements de ton trop brusques (à peine le temps d'être ému et hop ! une blagounette potache / raciste / homophobe / sexiste / rayez la mention inutile ah mais faut rire ou pleurer là ?) et la mise en scène est malhabile (avant de se mettre en scène elle-même elle aurait pu mieux diriger ses acteurs et leur éviter l'embarras généré par certaines scènes et répliques manquants de naturel). On ne croit pas au drame qui se trame. Par contre, là où la réalisatrice excelle, c'est dans les scènes de liesse, qui sont de jolis moments suspendus (l'enterrement de vie de jeune fille, le cheerleading, le match, le happy ending...).

D'un point de vue formel, le film est donc pas terrible. Sur le fond, et même s'ils sont là pour appuyer le propos du film et peut-être mieux les déjouer, on n'évite pas les clichés racistes / sociaux / homophobes / sexistes / rayez les mentions inutiles, que je ne mentionnerai pas parce que de un, ça me saoule et de deux, j'ai pas envie de gâcher les quelques surprises d'un scénario plutôt malin (même si, je le répète, la réalisation pèche et de nombreux rebondissements tombent à plat par manque de technique). Je tiens également à saluer la truculente Audrey Lamy, qui a tour à tour réussi à me faire rire puis à me mettre la larme aux yeux puis à me faire rire, faut dire qu'elle l'a rodé son personnage entre Scènes de Ménage, Tout ce Qui Brille, Pauline Détective, etc. et elle le fait à merveille.

J'aurais voulu mettre plus que deux mais par respect pour les autres films je ne peux pas. C'est dommage parce qu'on sent que les intentions de Charlotte de Turckheim sont louables et qu'elle a tout d'une humaniste (oui, je n'ai pas peur des mots). Mais par pitié, faut arrêter la réalisation...