C’est un western avec Audie Murphy, de série B mais avec quand même le grand Russel Metty comme chef opérateur et William Fritzsche comme Technicolor consultant : il est donc très beau à voir.
Il a aussi un excellent rythme et un scénario aux nombreuses péripéties : une attaque indienne d’un convoi de pionniers, un héros qui rate ses négociations avec les indiens, se fait lyncher dans sa propre ville, a une romance contrariée, subit des poursuites et des maltraitances de toutes sortes (milice, indiens), traverse le désert en mourant de soif, etc.
Et il a une originalité extrêmement attachante : Tumbleweed (le titre) est le nom du cheval de Audie Murphy, une bête malingre que lui a donné un rancher pour qu’il échappe à la milice, un rancher qui fut lui-même victime d'un lynch manqué dans sa jeunesse. Ce cheval, marginal parmi les siens, souffreteux et pustuleux, est-il né prématuré et a -t-il appris des « astuces qui ne servent à rien », ce que raconte un cowboy pour le décrire ? Ou est-ce une mule déviante, ce que dit un autre ? Son nom (Tumbleweed) signifie « boule d’herbe sauvages « de l’Ouest (le « virevoltant » en français) et il joue un rôle majeur dans le sauvetage de son maitre d’occasion à plusieurs reprises, et aussi comme personnage identificatoire, malchanceux mais quand même gagnant à la fin.
Et quand, intimidé, son cavalier hésite à embrasser la fille avant le mot Fin, le canasson le pousse du museau : alors Audie Murphy lui dit : « Ne te mêle pas de ça aussi » …
Il n’ y a pas de gunfight final mais une bonne bagarre aux poings avec le « traitre » (celui du titre français - un titre très stupide car on a repéré le traître dès le début du film) dans le site de collines de roches blanches anfractueuses de Vasquez Rocks, toujours agréables de retrouver dans ces petits westerns, ainsi que la Death Valley et le Red Rock Canyon, autres décors naturels du film.
(Notule de 2018 publiée en décembre 2024)