Un tigre de papier

Difficile de ne pas reconnaitre que les premiers films de Kurosawa, tournés pendant la guerre, sont très loin de ses réussites futures, et c'est normal après tout, il fait ses classes, il se rattrapera largement plus tard.

Ici, une adaptation de Kabuki qui raconte comment une demi-douzaine de faux moines essaient de passer un poste frontière ennemi accompagné d'un porteur grimaçant et gesticulant.

Ca a beau ne durer qu'une heure dix, c'est encore beaucoup trop long pour une histoire qui tient en trois mots et dont tous les retournements sont prévisibles et par trop appuyés.

Cependant, Kuro apprend le métier, il n'y a que lui pour filmer la forêt comme ça, ou s'offrir une scène de beuverie gratuite et réjouissante. Peu de moyens, mais de jolies trouvailles, c'est formateur...

Si on est toujours content d'apercevoir Masayuki Mori et Takeshi Shimura dans les seconds rôles, l'outrance du jeu de Denjuro Okôchi est fatigante, et ce n'est pas l'horrible bouffon braillard qui sert de contrepoint comique qui va arranger les choses...

M'enfin, je me dois de voir tous les Kurosawa, je ne pouvais donc passer à côté de celui-là, aussi mineur soit-il... Et puis, les premières clémentines de ma saison étaient tellement savoureuses...