Le mariage d'acteurs réels et de personnages animés n'est pas nouveau, ça avait été tenté dans des séquences isolées, notamment dans Escale à Hollywood où Gene Kelly dansait avec la souris Jerry (production MGM), dans Mary Poppins ou L'Apprentie sorcière (ces 2 derniers productions Disney), mais jamais à ce niveau. Dans ces films, même si techniquement c'était soigné, on voyait la différence de grain entre l'image animée et l'image réelle, mais ici, on ne voit rien, ça atteint un degré de perfection inégalée, l'insertion des personnages devant paraitre extrêmement réaliste. Une première donc dans l'histoire du cinéma.
Cependant, Zemeckis ne mise pas que sur les prouesses des studios Warner et Disney associés intelligemment ; derrière le côté technique de cet habile mélange, on trouve aussi un scénario bien ficelé avec une ambiance de film noir dans une époque bien recréée, des personnages soigneusement pensés, avec un détective privé revanchard et bourru bien campé par Bob Hoskins, un bon méchant spécialiste de la "trempette" (excellent Christopher Lloyd), et surtout c'est un film hilarant, un feu d'artifice non-stop où les gags les plus absurdes côtoient les plus fous en se succédant dans une loufoquerie des plus réjouissante. Avec en plus la joie de retrouver les plus célèbres héros de cartoons (Donald, Mickey, Bugs Bunny, Daffy Duck, les personnages de Fantasia, Dumbo l'éléphant, le Droopy de Tex Avery... bref une ménagerie qu'on a tous en mémoire dans notre âme d'enfant). Le réalisateur offre un supplément d'originalité à toute cette agitation, à travers quelques séquences mémorables (le numéro de vamp de Jessica Rabbit par exemple) et dont certaines sont vraiment à se pisser aux culottes ; je pense notamment à la scène d'ouverture avec le lapin Roger Rabbit et Baby Herman, puis la sortie du décor de ce dernier qui surprend et donne le ton du film. Un grand classique du film de distraction.

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le 25 oct. 2016

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Ugly

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