Et sur ce Pierre je bâtirai mon péplum
Sans déconner.
Qu'on présente les pauvres Chrétiens des premières années comme nobles, courageux et injustement persécutés, sans aucune nuance ni inflexion dans le discours, pourquoi pas.
J'en ai vu d'autres, et des moins digestes.
Qu'on nous inflige d'interminables monologues dégoulinants de prosélytisme bêlants, à coup de lourdes allusions annonciatrices (manquant parfaitement de tout ce qui fait le charme de la carrière de Garou: la finesse), peut encore passer, mais ça commence franchement à coller au palais.
Mais qu'on assène de stupéfiants moments qui nous montre que oui, les braves "tendeurs de l'autre joue" ont raison puisque voilà: Dieu existe ! Si si ! Il illumine les arbres, il donne la foi, fait chanter les gens qui perdent des bouts de jambes ou de ventre, il fait pousser des fleurs sur les cannes !!!,
...là je ne peux plus, l'estomac refoule.
C'est d'autant plus exaspérant que le talent de ceux qui ont fait le film est divinement raboté.
Aucune exaltation propre à ce que que Mervyn LeRoy a pu proposer dans un chef d'œuvre comme la "valse dans l'ombre" ou même "Johnny roi des gangsters" ou tiens même, pourquoi pas "prisonniers du passé" (allez, comme ça je les ai tous placés..). Pas une étincelle, pas un moment de grâce, rien.
Pareil pour ses deux interprètes principaux: Robert Taylor cabotine sans une once de pétillement, et Deborah Kerr se montre bien moins à l'aise que dans les rôles qui ont fait sa légende.
Les 4 points, c'est pour quelques scènes réussies (notamment Pierre qui fait la croix à l'envers, comme une vulgaire chauve-souris clouée sur une porte moyenâgeuse de la chaumière d'une sorcière qui aurait fauté, respect) et surtout, surtout, Peter Ustinov.
Dura lex sed lex. But fuck.