Far West,1876.Roy Pulsipher,un shérif,est assassiné par des brigands.Il débarque alors dans une espèce de centre de tri où l'on détermine où on envoie les gens,Paradis,Enfer,Purgatoire,toutes ces destinations de rêve.Roy,lui,est embrigadé au RIPD,la police de l'au-delà chargée de ramener au Ciel les morts récalcitrants s'entêtant à rester sur Terre sous forme de fantômes.Flanqué de Jane,une brillante épéiste,le marshall doit neutraliser un démon qui s'apprête à conquérir le Monde en faisant surgir de terre une armée de chimères.Alors ce truc était au départ un comic book édité chez Dark Horse,une maison comptant beaucoup de BD à succès à son catalogue,des titres comme "The Mask","Tank Girl","Barb Wire","Mystery Men","Timecop","Hellboy","Alien vs Predator","300" ou "Sin City".Et le "RIPD" de Peter M. Lenkov donc.En 2013 sortait une adaptation ciné du machin avec en vedettes Ryan Reynolds et Jeff Bridges,mais le film était mauvais et s'était planté.Les producteurs ont alors enclenché le processus souvent utilisé en pareil cas et consistant à quand même prolonger une franchise ayant une certaine notoriété et pouvant rapporter quelques dollars de plus,mais sans prendre le risque de sortir la ou les suites en salles.D'où le choix du Direct to video,pas cher et potentiellement rentable,comme on a pu le faire pour "Coeur de dragon","Vampires","Starship Troopers","Une nuit en Enfer","Les rebelles de la forêt","Beethoven" et plein d'autres sagas audiovisuelles.Dark Horse a coproduit ce navrant ersatz de cinéma avec Universal Studios Home Entertainment,qui comme son nom l'indique est la filiale vidéo de Universal.Tout ici a été fait à l'économie et le produit fini se révèle d'une aberrante nullité.Il n'y a absolument rien à quoi se raccrocher dans cette lointaine imitation de film fantastique.Le réalisateur et coscénariste est un acteur australien inconnu,Paul Leyden,qui fait là ses premiers pas derrière la caméra,prions pour que ce soit aussi les derniers.Le principal titre de gloire du gars est d'être l'heureux époux de la sublime comédienne française Alexia Barlier.L'histoire rebattue et mal racontée ne présente pas le moindre intérêt et le cerveau du spectateur est contraint de se mettre en veille afin de survivre à ce vertigineux plongeon dans le vide abyssal.On se fait tartir à cent sous de l'heure et rien ne vient égayer cette sinistre escroquerie,pas plus l'image lisse et terne si chère aux vidéastes que les effets spéciaux à peine moins performants que ceux de "Joséphine ange gardien",pas plus la musique vaseuse qui donne envie de s'arracher la tête que la mise en scène d'une efficacité et d'une nervosité dignes de l'inspiration d'un handicapé moteur en coma dépassé.Pour ce qui est de l'interprétation,il n'y a évidemment plus de Reynolds ni de Bridges et on a fait appel à un cheptel d'amateurs pas trop éclairés recrutés essentiellement sur place vu qu'on a apparemment tourné en Hongrie,les économies encore et toujours,si l'on se fie à un générique regorgeant de patronymes magyars,aussi bien en ce qui concerne les acteurs que les techniciens.Deux exceptions cependant avec les vedettes Jeffrey Donovan,honorable second rôle du ciné ricain,qui joue Pulsipher et reprend donc le rôle tenu en 2013 par Bridges étant donné qu'on a affaire à une prequel,et la blonde Penelope Mitchell,personnage secondaire trois ans auparavant dans "Hellboy",autre transposition d'un comics Dark Horse,et ici tête d'affiche sans grand talent ni charisme dans la peau de Jeanne d'Arc,rien que ça.