Tamisant ma liste Netflix en quête d'un court divertissement de fin de soirée pour rentabiliser ma souscription, j'opte pour RIPD, convaincu que la qualité sera douteuse mais disposé à passer l'éponge pour autant que la crétinerie de l'ensemble se révèle communicative. Le casting comporte quelques têtes de talent, ainsi que Ryan Reynolds. J'aime beaucoup Jeff Bridges même quand il ne fait aucun effort (ce qui en l'occurrence est sans doute faux, puisque sonner à ce point comme une autoparodie a probablement nécessité une certaine constance de sa part), je n'ai rien contre Kevin Bacon même quand il ne sert à rien, James Hong passe une tête (littéralement) et Deadpool se révèle fidèle à lui-même, sans grande surprise. Si la tentative de le faire initialement passer pour un flic ripou qui se découvre une conscience échoue à conférer une quelconque forme de nuance à son personnage, force est de constater qu'elle fournit un joyeux prétexte bidon à un sous-Men in Black plutôt indolore à partir du moment où l'on refuse d'en attendre un soupçon d'inventivité. Reynolds et Bridges ont une alchimie de jeu fluctuante, les railleries gutturales du premier font parfois mouche et les fions systématiques du second irritent fréquemment. Quelques gags passent en arrachant un vague sourire, comme celui de l'avatar bimbo du vieux cowboy, rendu cocasse par le montage alterné. La vanne s'essouffle inévitablement avec la répétition mais il est rigolo de voir le grigou du Far West se positionner de façon soudainement actuelle pour contrecarrer les œillades lourdingues des blaireaux environnants. On reste cruellement déçu par la forme finale de celui qu'on nous installe péniblement comme le grand méchant de tout ce bazar, qui aurait mérité un gros monstre boursouflé pour son climax de dernier acte. Le plus regrettable est que le produit fini n'assume pas suffisamment sa bourrinerie écervelée pour être un vrai plaisir de vendredi soir à houblon. Opportunité gâchée, car il y aurait absolument eu matière à tailler une mini-série délirante en étirant le format en feuilleton avec triple dose de rebondissements gratuits et de baston stupide pour épaissir la sauce.
Bof.

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le 23 mars 2022

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Orpheus Jay

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