Politique, sexe et châtiments...
Rajneeti ("la politique") est une sorte de thriller politique qui met en scène la famille Pratab, un clan qui a depuis toujours la main-mise sur un état de l'Inde avec leur parti. Dans sa jeunesse, Bharati, la fille du chef du parti, tombe follement amoureuse d'un leader communiste. Elle lui fera un enfant qui sera abandonné pour ne pas entacher l'honneur de la famille. Et c'est autour de cela que se tisse ce qui apparaît, au début, comme le point clé de l'histoire. Car Sooraj, le fils illégitime, est adopté par la famille qui sert les Pratab (pas de spoil, c'est révélé tout de suite) mais tout le monde ignore qui est sa vraie mère. Et donc lorsque Sooraj décide de se lancer dans la politique contre l'ainé des fils légitimes de Bharati, Prithvi, on voit rapidement poindre le drame familial.
Rajneeti est un film assez déroutant. Il met énormément de temps à se mettre en place du fait de son grand nombre de personnages et de sous-intrigues. Les cousins qui se détestent, les frères légèrement rivaux, l'oncle magouilleur, le frère caché, l'histoire d'amour à sens unique entre Samar et Indu, ça fait beaucoup. Honnêtement, il est très difficile au début de suivre les intérêts (politiques) de chacun, et ça rend le film assez incompréhensible, et plutôt ennuyeux. Mais finalement, après un bon tiers, le film va basculer dans le thriller et révéler un personnage qui jusque là semblait particulièrement dénué d'intérêt: celui de Samar. L'évolution de ce personnage (fort bien campé par Ranbir Kapoor, d'ailleurs) est indiscutablement le véritable point fort du film.
Samar, le petit dernier toujours écarté de la politique, va peu à peu se muer en impitoyable manipulateur. Malheureusement, le reste du film ne suit pas. Au fur et à mesure que les corps s'alignent, les sous-intrigues tombent à plat et on recommence à se demander ce veulent ces personnages au final... Jusqu'à un dénouent carrément décevant (je dirais même bâclé).
Malgré tout, tous les acteurs effectuent une excellente performance (excepté Sarah Thompson, carrément molle du bulbe) et c'est sans doute pour eux que je donne un 6. Aussi parce que le film est prenant, malgré son rythme dissonant et que bon, c'était plutôt pas mal!