4 heures du matin. Je ne dors toujours pas. Alors, voilà, je regarde "Rabbit Hole". DVD emprunté à une amie, qui m'a dit de le voir à tout prix, moi qui aime tant les drames, Nicole Kidman, et surtout Nicole Kidman dans des rôles dramatiques. Je connais à peine l'histoire. Je sais juste que les deux acteurs principaux ont ce charisme, cette prestance que j'aime tant dans les films de ce genre, ou même dans le cinéma en général. Une manière de regarder, de respirer, je ne sais pas vraiment, mais j'ai regardé ce film, donc.
Et puis, je me suis souvenue du scénario. Elle m'en avait causé entre deux verres, pour vous dire si je l'avais peu retenu. Elle m'avait dit qu'elle avait pensé à moi en le regardant. Un drame. La disparition d'un enfant. Et une vie à continuer. Avec la mort qui te colle encore aux basques.
Alors, dans ces deux acteurs, là, j'ai reconnu mes parents, ma famille, mes proches - le phénomène de reconnaissance, s'il ne définit pas la valeur complète d'un film, reste à l'origine d'émotions ravageuses quand on y fait face. J'ai eu la sensation, enfin, de les comprendre. Ils n'ont pas forcément réagit de la même manière, mais dans la manière qu'ils ont, ces deux acteurs, de regarder, de respirer, j'ai cru y voir mes parents. Et j'ai pu, ou cru, entrevoir leurs ressentis, leurs envies sableuses, leurs rêves qui détalent, cette sensation que, là, ça s'écroule, et même plutôt bruyamment. Les couleurs sont froides, ou fraîches, on sait jamais vraiment. Elles donnent envie de se serrer contre quelqu'un pour aller mieux.
Voilà. J'ai vu "Rabbit Hole". J'ai eu le cœur aussi serré que l'estomac pendant toute la durée de ce film. J'ai beaucoup pleuré, aussi. Mais, comme dirait la même amie, "Tu pleures à la fin de chaque film, t'es pas vraiment une référence."
C'est moi, que je cherchais dans le film. Et je me suis trouvée. Ça m'a fait du bien.