Touchant sans être larmoyant
Rabbit Hole débute par une scène d'ouverture dans laquelle Nicole Kidman cultive son jardin. Elle sème et reconstruit, jusqu'à ce qu'une voisine un peu sans-gêne visiblement, vienne piétiner un plant. "Plus rien ne sera jamais agréable".
La mort d'un enfant est une chose atroce et le parcours des parents pour l'endurer est une démarche très délicate à raconter. Dans ce film, cette narration se fait par une réalisation subtile et un très bon jeu d'acteur.
Rabbit Hole est un film sobre, touchant par moment sans enfoncer les portes ouvertes du pathos. Il est vrai qu'en voyant ce film on a l'impression parfois de l'avoir déjà vu tellement ce type d'histoire est raconté sur les écrans depuis des lustres (couple qui se déchire, mort accidentelle, culpabilité, crise familiale...). Mais le tout reste adroit et intelligent.
Le film permet également de découvrir Miles Teller qui à lui seul est un déclencheur d'émotions dans chaque scène où il apparaît. Visage triste, voix grave, il égale très largement les deux monstres en face de lui, Kidman et Eckhart, en touchant le spectateur même sans dire un mot.