Une réalisation soignée , des prises de vue lumineuses, une belle interprétation pour traiter d'un thème douloureux entre tous : le deuil d'un enfant, mais alors pourquoi suis-je restée sur la touche, ne ressentant pas l'émotion qu'une telle histoire aurait dû susciter?
Peut-être justement parce-que John Cameron Mitchell, bien loin et on s'en réjouit, du burlesque, cru et totalement déjanté de Shortbus, a tout misé sur la sobriété, voulant filmer en quelque sorte l'indicible, la douleur qui s'exprime par des riens, des gestes du quotidien : gros plan sur le visage de Nicole Kidman, très investie, c'est vrai, ou de Aaron Eckhart, qui s'efforce de continuer à vivre en recréant autour de lui l'univers de l'enfant qu'il a perdu au travers de souvenirs tangibles.
Faire son deuil, chacun à sa manière y compris pour la mère, qui refusant un réconfort qu'elle juge trop convenu, se rapproche de l'adolescent qui a été involontairement à l'origine du drame.
Dignité, absence de pathos, oui, mais à aucun moment je n'ai pu partager cette souffrance, me sentir en prise directe avec les personnages, être touchée, simplement, et ce manque d'émotion m'a frustrée.