Pétard mouillé.
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Mareike Engelhardt raconte dans Rabia les destins parallèles de deux jeunes françaises radicalisées, un sujet délicat magnifié par la qualité des interprétations et de la photographie.
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice allemande dresse le tableau glaçant d’une maison (« madafa ») où s’enferment les futures épouses des soldats de Daech. Dans un environnement reclus et exclusivement féminin, les schémas de dominations patriarcaux, loin de disparaître, sont reproduits par les femmes sur les femmes.
Avec Rabia, Mareike Eneglhardt prend un risque : aborder un sujet polémique, instrumentalisé de toutes parts, celui de la radicalisation islamiste. On s’interroge ; est-ce encore trop tôt pour en faire un film ? Le spectateur qui rentre dubitatif dans la salle en ressort malgré tout agréablement surpris ; peut-être moins par la justesse du ton, inévitablement maladroit, que par la splendeur de la photographie.
En effet, on retiendra surtout de Rabia ses images. Sa mise en scène toute en huis clos manifeste l’oppression des femmes radicalisées. Les décors, léchés de multiples nuances d’ombre, alternent entre les pièces décrépies de la « madafa » et les paysages lunaires de la Syrie. Loin de rester superficiel et d’en rester à ses grandes qualités plastiques, le cadre fait écho à la situation des épouses des soldats. Tout comme les femmes, le champ étouffe, par l’utilisation répétée de plans rapprochés et de longues focales. Cette asphyxie ne s’étend néanmoins ni au spectateur ni au film lui-même, les deux profitant de moments de grâce bienvenus où s’offrent, depuis la terrasse de la maison, un horizon éventré par la guerre.
Lire la suite de la critique de Marie sur : https://cineverse.fr/rabia-mareike-engelhardt-avis-critique/
Créée
le 1 févr. 2025
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