Quelle est en fait la vraie différence entre une comédie contemporaine et une comédie classique, entre Radin! et l'Avare de Molière ? L'audace ...
Quand Harpagon dissimule une cassette remplie de 10000 écus d'or dont la peur du vol va lui faire adopter des comportements délirants, François Gautier va voir chaque semaine son banquier personnel pour lui demander quelques euros parce qu'il n'a pas confiance en les distributeurs automatiques.
Quand l'intrigue de Molière tourne autour d'amours contrariées par le délire d'un père, celle de Fred Cavayé le réalisateur tourne autour de Dany Boon qui fait plus pitié qu'autre chose.
Quand l'avare reste seul avec sa cassette et son défaut toujours présent, le film nous offre une happy end improbable et sirupeuse pour un héros transformé par la rencontre d'une fille née d'un préservatif périmé (ce qui laisse donc entendre que s'il n'avait pas été radin, elle ne serait pas née hum ...).
Bref, la comparaison n'est pas flatteuse et illustre tout le problème des comédies françaises contemporaines: surtout rester lisse et consensuel, ne pas gêner le spectateur qui veut (voudrait?) un gentil Dany Boon en plus pas du tout responsable puisque c'est sa vilaine maman qui lui a suggéré quand il était encore dans son ventre de ne pas être dépensier comme son père.
Alors il faut bien reconnaitre que quelques gags font mouche, mais uniquement ceux qui sont ponctuels et tiennent du bon mot (ne pas acheter ses préservatifs chez Emmaüs!) ou d'une référence cinématographique bien choisie (Nicholson et sa hache dans Shining), pas ceux qui résulteraient de l'évolution du scénario.
C'est vraiment dommage parce que le point de départ est intéressant (en plus tout le monde a dans son entourage au moins un radin), mais sous exploité (quand Boon se rend compte que l'avarice mène à la solitude, là il y avait de quoi rendre le personnage intéressant).
Bref, une comédie moyenne, une de plus ...