C'est l'histoire en direct qui s'écrit sous nos yeux. Radio Prague, les ondes de la révolte est la chronique d'un printemps assassiné, celui de 1968, évidemment, raconté sur un rythme de thriller américain et soutenu par une B.O remarquable. Le film commence près d'un an avant les événements que l'on connaît, avec l'embauche d'un jeune technicien à la radio nationale tchécoslovaque, lequel garçon sera une sorte de fil rouge des différentes péripéties qui vont émailler la vie d'un pays sous influence soviétique, jusqu'à son émancipation, très provisoire. Le suspense va crescendo, bien que l'issue de cette révolte pour la liberté ne soit pas un mystère et le réalisateur, Jiří Mádl, mêle très habilement images d'archives et scènes tournées par ses soins, créant une dynamique intégrale et donnant l'impression d'être plongé en plein cœur des combats de rue, en particulier. Si la grande Histoire est au rendez-vous, c'est la plus petite, celle de héros, de lâches ou de profiteurs (beaucoup de personnages ont réellement existé) qui est aussi contée dans un style d'une élégance folle, qui rappelle, par certains côtés, le Leto de Kirill Serebrennikov.. Puissance et en même temps légèreté, la mise en scène de Radio Prague se propage sur les ondes d'un espoir collectif brutalement saccagé.

Cinephile-doux
8
Écrit par

Créée

le 15 nov. 2024

Critique lue 17 fois

2 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 17 fois

2

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13