Lettre ouverte
Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...
Par
le 25 mai 2013
124 j'aime
22
Attention spoilers
Avant-Match : Jake LaMotta (Robert de Niro pour ceux qui le feraient exprès) dans sa robe de chambre à capuche s'échauffe seul sur le ring, envoyant des uppercuts et des crochets dans le vide, au ralenti, une musique mélancolique de noir et blanc dans la tête. La foule reste immobile en arrière-plan. Magnifique.
Round 1 : Son frère cadet s'occupe de lui dans son coin (Joe Pesci). Et après de premières invectives et coups de sang sur sa femme, le Taureau du Bronx fonce tête la première sur le rouge à lèvres de la très jeune et jolie blonde Vicky.
Round 2 et 3 : Sugar Ray Robinson prend un premier KO technique, mais LaMotta se fait injustement voler la manche suivante.
Round 4 : LaMotta voit une partie de sa vie défiler en couleur. Pourquoi en couleur ? Ca, le public n'en saura jamais rien...
Round 5 : Dans leur coin, Jake et son frère jouent les machos, mais la star de la boxe lui fait part de ses doutes. Sa jalousie et sa paranoïa semblent l'affaiblir. Et dans l'assistance, les mafieux pariant sur lui commencent à eux aussi se poser des questions.
Round 6 : Mais LaMotta ne se démonte pas, préférant démonter et défigurer Janiro, l'adversaire indirectement instigateur des délires du round précédent. Ca fait du bien par où ça passe, mais ça n'arrange rien. Le match de la vie est loin d'être gagné. Huhu.
Round 7 : Dans son coin, le frangin s'énerve sur l'assistance semblant déconcentrer son champion. Il se lève et s'en va lui-même dire sa façon de penser au public. Le petit a de la ressource et un bon crochet. Mais le patron des lieux, ne se sentant pas suffisamment respecter, calme la fratrie en truquant le round. K.O. technique et suspension temporaire pour Jake. Qui pleure sa fierté.
Round 8 : Mais c'est la mafia qui décide. Et LaMotta pourra enfin brandir la ceinture de champion du monde après sa victoire mythique face à Marcel Cerdan.
Round 9 : You fuck my wife ?
Round 10 : Le match s'enflamme, les coups pleuvent des poings de Jake LaMotta. Frérot et Vicky s'en prennent plein la gueule. Vicky, une valise sous les yeux, veut abandonner, mais reviendra aussi sec. Jake enchaîne les victoires.
Round 11 : Jusqu'à la revanche de Sugar Ray Robinson. Totale. LaMotta s'offre à ses coups, sacrifiant son visage à la démonstration de sa résistance et de l'incapacité du monde à le mettre K.O.
Round 12 : Jake le défiguré se bat avec ses mots. Crus. Dans son bar, le vieux comique obèse et sexiste ne ressemble plus à grand-chose. Gros dégueulasse malpoli suintant l'alcool, il est encore plus con qu'avant. La gloire, présente et surtout passée, va très mal aux cons du ghetto ou d'ailleurs. Jake n'arrive même plus à esquiver de pauvres gamines, et encore moins la police des moeurs. Comme sa femme Vicky, incapable de l'esquiver lui. La conne.
Après-match : En prison, LaMotta se bat contre les murs. "J'étais aveugle et maintenant je vois !"
-
Compte-rendu du match : Sympa, difficile toutefois de s'attacher aux personnages malgré le talent des acteurs. Un rythme correct. Un très joli noir et blanc (à l'image de l'intro), mais assez peu de musique. J'ai en revanche été déçu par le rendu des matches, pas toujours très crédibles avec leurs phases le plus souvent à sens unique. Un bon film de Martin Scorsese, mais rien de transcendant pour ma part.
7,5/10
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films sur le sport et Les meilleurs films de Martin Scorsese
Créée
le 18 juin 2016
Critique lue 257 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Raging Bull
Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...
Par
le 25 mai 2013
124 j'aime
22
Au loin, sur un carré immaculé, un homme en robe de chambre à capuchon sautille au son d'une capricieuse mélodie ancienne. En noir et blanc. Aussi libre et léger que le papillon, aussi dur et...
Par
le 18 mars 2016
91 j'aime
23
[série : SanFelice révise ses classiques, volume 1 : http://www.senscritique.com/liste/San_Felice_revise_ses_classiques/504379] Je n'aime pas les biopics. Sauf exceptions, bien sûr, mais qui sont...
Par
le 22 juin 2014
77 j'aime
8
Du même critique
Plutôt que de nous obliger à nous taper une énième rediffusion du Gendarme-et-de-je-sais-pas-qui sur M6 pour rendre hommage à Michel Galabru, Arte a eu le bon goût de rediffuser le grand drame qui le...
le 7 janv. 2016
54 j'aime
12
Bertrand Blier aurait, paraît-il, assez rapidement écrit le scénario de Buffet Froid en partant de l'un de ses rêves récurrents qu'il prête ici à son personnage principal qu'incarne Gérard...
le 14 juil. 2016
43 j'aime
14
J'avais complètement zappé la polémique quant à son interdiction aux moins de 18 ans à sa sortie, alors quand je me suis installé devant une diffusion de Martyrs sur Canal, je ne vous explique pas la...
le 13 mars 2016
41 j'aime
7