Le cheval, le cheval, c'est génial.

Je sais pas ce que Disney à avec les chevaux, ils ont souvent plus de personnalité que leur cavalier : on avait le cheval de Phoebus dans Notre Dame de Paris qui est le seul personnage comique qui fonctionnait dans le film, celui du Prince Philippe dans La Belle au Bois Dormant était pas mal non plus... mais le mètre étalon (jeu de mot volontaire) pour moi va rester Maximus dans Raiponce. Les mecs ont poussé le gag du "cheval qui ne supporte pas son cavalier" très très loin, jusqu'à lui donner une véritable personnalité ainsi qu'une place majeure dans l'intrigue de l'histoire.

En tout cas, moi qui ai vu La Belle au Bois Dormant un jour avant, j'ai du mal à ne pas faire de parallèle avec Raiponce : un film Disney qui a mis 7 à 8 ans de développement, et qui raconte l'histoire d'une princesse enlevé de ses parents pour être élevé dans un lieu perdu isolé du reste du monde et qui va voir sa vie basculer par la rencontre d'un jeune homme et ce, le jour de sa majorité. On peut aussi y ajouter le côté "fleur bleue" / "amie des animaux" "visuel magnifique" et "chansons" dans la balance (mais c'est un peu le lot de toutes les princesses Disney.)

Le parallèle entre les deux films s'arrête là : si la Belle au Bois Dormant était un film de son époque avec une histoire très premier degrés avec "l'amour au premier regard" il marquait la fin d'un genre (celui de la Princesse Disney) tandis que Raiponce marque un renouveau. C'est le passage de Disney au "tout image de synthèse" et c'est le premier succès critique et commercial après des années d'errance créative. (la période 2000/2010)

Le film se voulait une réponse (sans mauvais jeux de mots) du berger à la bergère : tacler les films Dreamworks sur leur terrain, avec leur mélange d'humour, d'impertinance et d'aventure. (Je pense même que le fait que Flynn fasse à un moment la fameuse "Dreamworks Face" est un putain de clin d'oeil.) Et malgré plusieurs années de galère, de changement de scénario, de tonalité (le film devait être plus noir) de titre, de réalisateur, ils ont trouvés la formule qui fonctionne : c'est vivant, c'est moderne et c'est drôle. Purée, je me suis vraiment marré au premier degrés devant ce film. Rebelle, Vaiana et la Reine des Neiges peuvent lui dire merci aussi, parce que ça a montré qu'ils pouvaient faire un film ayant une protagoniste féminine et être un succès.

Car, malgré la tentative de vendre le film comme une "comédie romantique" voir un "buddy movie" (si le titre s'appelle Tangled aux USA, c'est pour ça) le personnage de Raiponce crève l'écran : elle est drôle, vive et à une véritable personnalité. Et en plus, elle sait se montrer badass, il faut dire que passer des années à soulever sa mère adoptive par la force de ses propres cheveux doit aider à avoir de la force dans le bras.

Flynn offre plutôt à côté un rôle de "butt monkey" et "narrateur dont il ne faut pas se fier" qui petit à petit devient de plus en plus sympathique et carrément héroïque à la fin du film. D'ailleurs, une des idées géniale du film est d'avoir gardé des idées de la première production et de les transformer : changer le chien par un cheval (tout en gardant sa personnalité) faire des méchants bandits des gentils bandits et faire de Raiponce A LA FOIS une fille qui veut partir et qui ne veut pas partir de sa tour. (L'un des gags les plus génial du film.)

Autre idée géniale : comprendre qu'un rôle de "reine maléfique" ne correspondait pas à l'histoire de ce film. Mère Gothel est une bonne méchante car elle est totalement dans la manipulation psychologique : elle semble attentive, elle offre à Raiponce ce qu'elle veut dans sa cage dorée et ressemble à une mère aimante. Or, on sait depuis le départ qu'elle fait tout cela dans un but intéressé et c'est petit à petit que le film la dépeint comme une manipulatrice. Et c'est finement écrit en plus de se baser sur un problème réel et sérieux de maltraitance psychologique. Chapeau.

Petit bémol sur les musiques que j'ai trouvé "pas vraiment inoubliable" (mais ça doit être moi parce que beaucoup de gens aiment) et sur certains moments un peu prévisible du film. Ha oui, le cours métrage Le Mariage de Raiponce est à voir dans la foulée après avoir maté ce film : c'est une petite friandise qui reprend des éléments comiques sur 6 minutes et c'est vraiment chouette.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Clairement.

Possibilité de remake : A vrai dire je suis super curieux de voir quel film aurait donné Raiponce avec l'idée original d'en faire un film en animation traditionnelle, plus noir et où Raiponce ne veut pas sortir de sa tour. Mais je pense que ça l'aurait rendu un peu oubliable.

Le détail qui m'agace : Comment les gens font-ils pour grimper des tours au bout de laquelle se trouve des maisons, souvent avec une base en forme d'ovale ou de vase inversé ? Autant pour la Tour Karin ou le Palais des Dieux dans Dragon Ball, il y a une explication, mais là...

Suis-je le seul ?