Bob de Niro se lance dans un film complexe et tortueux qu'il voudrait haletant mais il manque un peu sa cible.
Le pitch est simple: c'est l'histoire des débuts de la CIA pendant la 2ème guerre mondiale jusqu'à 1962 vu à travers la vie d'un seul homme interprété par Matt Damon et quelques personnages qui l'entourent. Il détaille aussi son origine dans la confrérie Skulls and Bones, qui a toujours fait la pluie et le beau temps dans les hautes sphère des US.
Matt est un jeune étudiant brillant, très brillant. Il épouse Angelina Jolie parce qu'il la mise en enceinte alors qu'il est amoureux d'une jeune femme sourde. Cette épouse non choisie sera aussi un facteur déterminant dans le destin de notre jeune homme apparemment quelconque.
Il accepte par amour de son pays et foi en des idéaux très élevés de devenir agent de renseignement pendant WW2 et part le lendemain de son mariage. Il ne vera donc son fils qu'à l'âge de 6 ans.
Au retour de la guerre, on lui propose de diriger la section contre espionnage de la nouvelle agence: ce sont les débuts de la guerre froide.
Tout le scénario se base sur la confiance, ou plutôt sur n'avoir confiance en personne, la perte de soi, la perte de vue des buts fixés au départ pour la recherche du pouvoir par une poignée d'hommes.
Ou comment, le personnage principal a foutu se vie en l'air en devenant un individu pourri et invisible.
C'est bien, l'ambiance est excellente, l'interprétation de Damon inquiétante mais c'est trop long : 2h40!
Loin des aventures pétaradantes d'un James Bond ou d'un Jason Bourne, Matt Damon traine dans les couloirs jaunes pisseux de Washington en vieux manteau marron. Certainement plus crédible mais aussi beaucoup plus mou surtout quand le rythme du film l'est aussi. Un peu plus condensé et l'essai était transformé pour moi.