"Wreck-it Ralph" s'impose sans conteste comme un de mes plus grand coups de coeur un peu inattendus parmi les grands classiques. Loin d'utiliser les jeux vidéos comme un simple gimmick pour attirer les foules, le film demeure mémorable grâce à la relation entre ses personnages et toute l'émotion qui en découle. Sans conteste en ce qui me concerne, il s'agit d'un des grands classiques avec le final le plus émotionnel, et qui continue de me percer le coeur à chaque fois que je le revois.
J'étais dès lors assez dubitative sur l'intérêt d'une suite, ayant du mal à imaginer comment les réalisateurs parviendraient à atteindre le même niveau d'émotion et de développement.
Mes craintes se sont assez vite réalisées, car il apparait rapidement que le film est plus intéressé par les possibilités visuelles offertes par l'internet que par développer une histoire vraiment intéressante autour de Ralph et Vaneloppe.
Certes, le conflit et sa résolution ne sont pas dénués d'intérêt en soi, et montrent quelques jolis moments dans la dissolution de la menace, qui est entièrement du fait de la mauvaise communication entre les deux amis. Cependant, il y a un côté assez "forcé" dans l'insécurité de Ralph vis-à-vis de son amitié avec Vaneloppe, et j'ai eu beaucoup de mal à ressentir de l'empathie pour le gentil méchant à ce moment-là, alors que je comprenais parfaitement ce qui l'animait dans le premier. Quelque part, sa possessivité m'apparaît un peu déplacée par rapport à ce qu'on connaissait du personnage.
De plus, l'intrigue ressemble quand même très fort au premier opus, avec Vaneloppe qui cherche sa place dans un univers et Ralph qui finit par être un frein à son projet. Cependant, là où il avait détruit le kart par crainte pour la sécurité de son amie, dans ce deuxième volet, il pirate le jeu sur internet surtout pour lui-même. Ca casse un peu l'image qu'on s'était faite du personnage, et vraiment pas pour le meilleur.
La musique est loin également d'être aussi travaillée que dans le premier. La chanson de Vanellope sert fort de gimmick et est surtout là pour faire écho à son statut de princesse Disney, et les quelques morceaux qui rappellent le premier volet nous font surtout regretter de ne pas être en train de le regarder.
Malgré tous ses défauts, le film reste très regardable. L'aspect visuel est très travaillé et il est toujours intéressant et amusant de voyager à travers internet sous une forme plus vivante que des simples pages qui s'affichent. Forcément, ça reste (heureusement) tout public et assez gentil, mais on passe tout de même un bon moment en termes d'exploration. Même si c'est finalement une vision très littérale de l'architecture web.
Le passage avec les princesses Disney en caméo est également assez drôle, mais relativement anecdotique aussi en rétrospective.
Il y a une volonté de faire un commentaire sur l'utilisation d'internet, mais ça reste quand même très superficiel aussi.
Finalement, si "Ralph 2.0" n'est pas un mauvais film, il s'agit tout de même d'une suite assez maladroite, qui essaie d'étendre l'univers mais en restant trop proche de l'idée de base. Pas assez poussée dans son histoire, parce que le focus se tourne davantage sur l'univers que sur les personnages, et relativement safe aussi au niveau de ses visuels et de ses concepts, il reste dans une zone trop confortable que pour être marquante.
Une suite qui se laisse regarder, mais relativement dispensable, et qui tombera dans l'oubli à mon sens, surtout en comparaison de son aîné. Dommage, vraiment, et l'histoire aurait très probablement mieux fonctionné si ils avaient pris deux personnages différents de l'univers de "Wreck-It Ralph", plutôt que de venir briser quelque part une amitié aussi attachante, et surtout qui nous avait déjà prouvé qu'ils savaient faire fi de la distance.