Petite inquiétude au sujet de Rambo, ce film dont on parle tant avec son héros bodybuildé qui pète la gueule à tout le monde mais qui ne va pas plus loin. Je lance donc le film en me disant qu'au moins je passerai un bon moment sans trop réfléchir ... La claque ! Le héros est badass en effet mais il est surtout en rupture avec une société qui n'a pas de place pour lui. Il se dresse face au système et à l'ordre, ce qui fait de Johnny le personnage typique du Nouvel Hollywood, un héros désaxé et anti-système à l'image de Kowalski au volant de sa Dodge Challenger et en cela Rambo est plus qu'un tas de muscles haineux. Le film lui même est anti-système et anti-militariste, l'armée est décriée et la police est prise pour cible, une police toujours prête à défoncer du hippie aux cheveux longs. On peut remarquer que trois éléments importants sont détruits par le réalisateur et par le héros directement : une station essence ( pouvoir de l'argent du pétrole ) , une armurerie ( symbole de la violence ) et pour finir le commissariat du shérif ( représentation de l'ordre ) mais un autre thème traité par le film est celui du choc post-traumatique engendré par la guerre et une guerre dont Rambo ne voulait pas ( il le dit lui : « C'était pas ma guerre ! C'est vous qui m'aviez appelé, pas moi ! » ), les différents flash back montrent bien l'état dans lequel est le héros et cet aspect du film est primordiale puisque c'est ce qui fait que ce n'est pas un éloge de l'armée ou des bérets verts comme j'ai pu le lire, même si cet aspect est bien moins présent que dans des films comme "L’échelle de Jacob", il a au moins le mérite d'être là. J'avoue aussi avoir lâché une petite larme lorsque Rambo est cerné par la police, expliquant à son mentor pourquoi il est dans cet état, Stallone donne tout, c'est un acteur que je connais peu mais dans cet scène comment ne pas voir son talent ? Quand au réalisateur, Martin Scorsese criait déjà au génie en 1971 pour "Wake in Fright", comment ne pas être convaincue ?