Ancien béret vert ayant servi son pays au cours de la douloureuse Guerre du Vietnam, John Rambo est revenu sur le sol américain en grande souffrance psychologique, brisé de l’intérieur. Loin de l’aider à se reconstruire, la société américaine l’a au contraire accueilli par du mépris, du rejet et de l’humiliation, faisant ressortir ses instincts les plus sombres, ceux qui ont fait de lui une MACHINE DE GUERRE. Une machine qu’il aurait mieux fallu ne pas réveiller. Tel est le propos du premier film, faisant preuve d’une approche psychologique maîtrisée et envoyant un message clair sur le traitement réservé aux vétérans de guerre de retour du Vietnam.
Ce second film tente de rester dans la continuité en se centrant également sur la Guerre du Vietnam et certaines de ses conséquences. Il est ici question « d’éventuels » soldats américains toujours retenus prisonniers sur le sol vietnamien.
Pointé du doigt pour son côté pro-américain, anti-communiste et son message plutôt revanchard, Rambo II mérite-t’il ces critiques ?
Au vu de la thématique forte du premier film, à savoir le traitement réservé aux soldats américains de retour du Vietnam, il est clair que cette suite n’assume pas son message initial. Fortement mise en avant dans le premier film, la charge contre la société américaine est mise ici au second plan, n’incriminant que quelques politiciens véreux ou juste soucieux de tourner la page Vietnam.
Le message du film sonne plutôt comme une charge revancharde contre les Viêt-congs et les soviétiques. Dans le contexte de Guerre froide encore présent dans les années 80, l’anti-communisme du film est palpable, et malgré la mini charge contre la politique américaine, la nuance n’est pas assez forte pour apporter un vrai esprit critique au film.
Les autorités américaines sont certes toujours pointées du doigt pour leurs erreurs passées et leur « difficulté » à y faire face des années après, mais la charge à leur encontre ne revêt pas un caractère assez important si l’on veut rester sur la lignée du premier film.
Si l’on s’écarte maintenant de l’aspect politique du film, la réussite est totale que ce soit en termes de rythme, de visuel et de scènes d’actions bien hollywoodiennes où l’on prend un « plaisir coupable » à regarder Rambo TOUT FAIRE PETER.
En résumé, Rambo II possède de belles cordes à son arc le rendant appréciable et divertissant, mais nécessite pour cela une prise de distance par rapport au contexte politique et post-Vietnam de l’époque.