Là où un film comme Commando avait encore l'excuse de l'humour, Rambo II est ce qu'on a vu de pire dans les films d'actions écervelés des années 80. En plus, le film va jusqu'à prétendre d'avoir une morale : on est censé avoir de l'empathie pour ce soldat américain de la guerre du Viêt-Nam qui massacre inutilement tout un tas d'innocents vietnamiens et russes (alors qu'il avait reçu l'ordre de ne pas attaquer l'ennemi) et qui s'en va geindre quand l'état-major américain ne lui donne pas les honneurs qu'il mérite et le plante dans la jungle à la merci du péril jaune. Un film chauviniste et reaganien qui a généré à raison tout une vague d'anti-américanisme. A ce Rambo vaguement taciturne qui n'arrive pas à digérer que son pays ait perdu la guerre, on aurait préféré un type que la guerre aurait rendu vraiment dingue, et qui aurait perdu tout sens de la dignité et de la discrimination raciale dans une vendetta auto-destructrice. Au lieu de ça, on a un film très connoté patriotiquement qui salit sa nation d'origine. Abject au point de vue moral, très faible au point de vue artistique, Rambo II n'aurait jamais dû voir le jour.