Pour commencer, il faut savoir que Rampage 3 a vu le jour non sans difficultés : après deux campagnes de crowdfunding désatreuses ( conclues par Uwe Boll envoyant ses fans " se faire fouttre" ), on suppose que Uwe Boll a finit par trouver un distributeur pour que la conclusion de cette trilogie voit le jour. Et pour une conclusion, quelle déception !
Après un deuxième volet plus mature et profond, on plonge ici dans les abysses de l'ennui et de la maladresse, à cause d'une succession de défauts rédhibitoires. Pour commencer, le manque de moyens ici se fait clairement ressentir. Mais genre, vraiment. Pour la petite histoire, notre anti héros Bill Williamson décide de tuer le président des états unis et ses deux plus proches conseillers à Washington D.C et tout cela est merveilleusement retranscrit par... un écran noir. Et faute d'autorisation pour filmer à Washington, on se contentera de quelques plans à la Go Pro durant une minute tout au plus. Ça nous met déjà dans l'ambiance.
Question scénario, on troque ici les tueries de masse pour un combat plus "ciblé" et "engagé" contre les élites du peuple. Enfin, ici élites victimes de Bill ne seront que le président des USA, car pour le reste du scénario nous sommes basculés dans une chasse à l'homme entre le FBI et notre anti héros, pendant qu'il se terre dans la forêt. D'ailleurs, aussi paradoxal soit il, Uwe Boll a résolument réussi à faire un huis clos en forêt. Bon, pourquoi pas.
Le problème au final, c'est pas tant le manque de moyens, mais plutôt la démesure entre l'ambition du réalisateur pour cette série et le budget limité dont il semblait faire preuve. Résultat, les trois quart du film sont dénués de scènes d'actions, remplacés par des monologues interminables (mention spéciale au débat des 3 flics sur le discours de Bill dans le deuxième volet) , un portrait à peine brossé des deux agents du FBI qui traquent notre bon vieux bonhomme, des extraits du 1 et du 2 ressassés à en vomir, et des discours de Bill qui, si ils avaient gagné en profondeur dans le deuxième volet, sombrent ici dans une démagogie profonde et lassante, illustrant presque les fantasmes tabous d'un ado conspirationniste, anti américain primaire et passionné par l'ultra violence.
Sans compter que d'autres élements viennent gâcher la fête, comme des journalistes très mal joués et manquant cruellement de crédibilité, ressemblant plus à un édito insipide sorti de la tête de Uwe Boll qu'à autre chose.
Le final du film viendra un peu sauver les meubles et on y retrouvera un peu de l'ADN de cette "série", mais pour le reste c'est profondément ennuyeux et décevant. Dommage pour la fin de carrière de ce réalisateur qui n'aura laissé personne indifférent.