Adaptation d'un roman de voyage écrit par Bill Bryson, le film relate son parcours avec un vieil ami sur le sentier des Appalaches. Robert Redford et Nick Nolte incarnent ces deux personnages, avec plus où moins de bonheur, sous la caméra soporifique de Ken Kwapis.
Après les funérailles d'un ami, Bill Bryson (Robert Redford) prend la décision de parcourir les 3510 kilomètres du sentier des Appalaches. Sa femme Catherine Bryson (Emma Thompson), tente de l'en dissuader, avant de poser une condition : il ne peut partir seul. Il va faire le tour de ses amis, mais aucun d'eux n'acceptent ce dernier défi. Un vieil ami, avec lequel il est en froid depuis des années, Stephen Katz (Nick Nolte) va lui proposer de l'accompagner. La randonnée peut enfin commencer, entre ses deux hommes aux philosophies bien différentes.
Le début du film laisse présager une comédie douce-amère, avec un côté "so british" qui n'est pas pour me déplaire. Robert Redford interprète un romancier, pas vraiment à l'aise en société. Cela permet d'avoir des scènes sympathiques, où son charme agit toujours. Il faut dire que la présence d'Emma Thompson avec son magnifique accent anglais, participe à rendre l'introduction agréable. L'arrivée de Nick Nolte, bouleverse un peu la tranquillité de cette famille où vit aussi leur fils et petits-enfants. Mais ils n'ont pas le temps de s'attarder. La randonnée est estimée à près de cinq mois, ils doivent partir et réussir ce dernier défi, malgré leurs âges avancés et une forme physique discutable.
Le réalisateur Ken Kwapis ne rend pas l'histoire très passionnante. C'est un choix assez surprenant de la part de Robert Redford, qui est aussi le producteur. Ses précédentes comédies ne plaident pourtant pas en sa faveur, on va dire que c'est un choix économique. La randonnée va se révéler ennuyeuse, cela manque de rythme et de moments forts. Le duo Robert et Nick marche bien, mais dès qu'un élément extérieur s'invite dans leur aventure, cela ne fonctionne pas. Il faut du talent pour flinguer la moindre scène pouvant potentiellement nous faire sourire, voir rire. Ken Kwapis réussit cela à merveille et effectue un parcours sans fautes, respect. Il atteint le sommet de son non art, lors de l'affrontement nocturne face aux grizzlis. On ressent même un peu de pitié pour nos deux héros, qui ne semblent pas très à l'aise dans cette situation. On appréciera tout de même, le passage de Kristen Schaal, pour ses interprétations très personnelles de Happy et Get Lucky. Elle a d'ailleurs une forte ressemblance avec Valérie Bonneton, cela n'apporte rien au sujet, mais je tenais à le signaler.
Dans le roman, les deux héros ont 44 ans, alors qu'ils sont proches des 80 ans dans le film. Robert Redford voulait absolument interpréter cet homme. Un entêtement qui nuit surement à l'histoire, car comment imaginer que ces hommes plus proches de la maison de retraite, que de la salle de gym, puissent parcourir 3510 kilomètres. C'est invraisemblable, mais comme on est au cinéma, on veut bien y croire. Puis le thème du dépassement de soi est très apprécié, surtout par les américains. En vieillissant les personnages, on pouvait s'attendre à une réflexion sur le temps qui passe et les regrets que cela engendre. Mais comme tout le reste, c'est à peine effleurer. On ne fait que suivre ces vieux amis, en étant bercé par la voix rocailleuse de Nick Nolte et le charme de Robert Redford. C'est déjà pas mal, même si au final, on ne gardera pas un grand souvenir de cette randonnée laborieuse.
Il faut avoir de l'affection pour ces deux acteurs, pour trouver un peu de plaisir au milieu de cette comédie inoffensive. Nick Offerman nous fait l'honneur de sa présence et on aurait apprécié le voir plus souvent, son talent comique aurait fait bien pour la suite des événements. A voir, pour se détendre et vraiment rien de plus.