Rangooooooooooooo, Rangooooooooooooo (air connu).
Produit par deux gros studios (Paramount et Nickelodeon) et destiné aux kids ricains, ce "Rango" fait pourtant tâche dans le paysage bien balisé de l'animation actuelle. Visuellement d'abord, superbe relecture décalée du western spaghetti type, où même l'anthropomorphisme des personnages n'a rien de mignon, et dérangerait presque, comme le faisait le clip du "Love is all" de Roger Glover en son temps. Par son ambiance ensuite, sorte de trip sous acide suivant les délires d'un lézard domestique schizophrène et solitaire, se rêvant en sauveur de la veuve et l'orphelin, à cent lieux de la formule gags pipi caca / références pour adultes de la concurrence. Totalement surréaliste, offrant quelques beaux morceaux de bravoure (la chevauchée des walkyries version banjo, impayable) et bénéficiant d'un très bon casting vocal mené par un Johnny Depp excellent, transformant son héros en une sorte d'Hunter S. Thompson reptilien (qui a d'ailleurs droit à un clin d'oeil amusant) "Rango" souffre néanmoins d'un rythme casse-gueule dû à un scénario ne sachant plus trop où aller, les spectateurs risquant fortement de ne pas trop savoir comment prendre ce film étrange rappelant à la fois le magnifique "Happy feet" dans sa façon de détourner un produit purement familial et le cinéma des frères Coen.