C'est assez rapidement, façon de parler, que Raoul Taburin atteint son rythme de croisière. Le décor est planté d'emblée ; un petit village d'une douce France intemporelle (Sempéternelle ?) qui n'a jamais existé si ce n'est dans une nostalgie collective, gommeuse d'aspérités. L'évocation n'est pas désagréable mais elle s'accompagne d'un défaut rédhibitoire et présent tout au long du film, une voix off terriblement envahissante et explicative qui annihile toutes les tentatives d'insuffler un peu de poésie et de grâce. De plus, il faut bien l'avouer, les enjeux ne sont pas cruciaux dans Raoul Taburin, le secret du susdit paraissant bien léger du point de vue narratif. Moyennant quoi, malgré son intensité dramatique très relative, le film se laisse voir sans déplaisir, comme un spectacle apaisé et nonchalant où l'on guette les performances de Poelvoorde et de Baer, en imaginant même une rivalité dans la virtuosité comique. Et finalement non, bien dirigés, les deux monstres sacrés ne tirent pas la couverture à eux et font passer de jolies nuances dans leur jeu, finalement sérieux dans la fantaisie. Ce n'est certes pas suffisant pour faire de Raoul Taburin une oeuvre marquante mais leurs interprétations évitent tout de même d'oublier immédiatement le film après la projection. Quoique, en définitive ...

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le 17 avr. 2019

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