Rapa Nui par FPBdL

Il y a 1500 ans des navigateurs polynésiens fond la découverte d'une île perdue au milieu de l'océan Pacifique. Ils s'y installent et sont oubliés du monde jusqu'au Dimanche de Pâques 1722 où les hollandais la rebaptise Ile de Pâques.
La terre y est aride, plus un seul arbre, et les quelques milliers d'habiltants qui la peuplent sont tourmentés par les guerres de clans.

Au village des longues oreilles, Noro, un jeune homme quelque peu naïf, est désigné par les signes pour représenter son clan à la course de l'homme oiseau, qui aura lieu prochainement au printemps, lorsque les premiers oiseaux, envoyés par le dieu Hotu Matua, iront nidifier sur l'île voisine de Motu Nui.
La victoire à cette épreuve proclamera le nouvel homme oiseau, et assoirait une année encore, la suprématie des longues oreilles sur les courtes oreilles, qu'ils asservissent pour ériger les statues Moaïs.
Mais Hotu Matua ne se manifeste plus et les Moaïs doivent être toujours plus imposants, pour la venue du grand canoë blanc.

La problématique de l'Ile de Paques, et du film, est très globalement identique à la nôtre, aujourd'hui, où questions sociales, religieuses et environnementales se croisent pour disperser les hommes.
Rapa-Nui s'appuie sur une mise en scène captivante rythmée par une photographie magnifique puisée à la source puisque le film est tourné sur la fameuse île, et des dialogues intéressants, sans longueur. Des cadrages en plans larges, doux et vertigineux à la fois. Et des Moaï jusque dans les nuages.

Cependant, les jeux de lumières sont parfois un peu hazardeux, dommage lorsqu'il s'agit de l'intérêt principal du cadrage. Quelques soucis de fuguration aussi, où certains personnages ont le teint bien pâle pour des indigènes, du coup le ressenti est un peu étrange.
Comme tout film il fallait une romance, bien entendu, sauf que celle qui existe entre Noro et Ramana, au delà de son interêt à clairement dénoncer les clivages sociaux, tombe parfois dans la niaiserie.

Le plus gros manque reste cependant celui d'une V.O. autochtones ou assimilée dialecte polynésien / maori qui aurait apporté un plus incontestable, comme le fera plus tard Mel Gibson dans Apocalypto, par exemple.
Une dernière chose...contrairement à ce qui est dit en intro du film, le nombril du monde se traduit "Te pito o te henua " et non par Rapa-Nui.

Un film intéressant et plaisant, qui a tout de même l'intérêt de proposer une explication quand aux mistères de cette Île et de ses anciens habitants.