Difficile d’être complaisant sur un film où l’intensité du plaisir féminin provient d’un viol « primordial ». Et, pourtant, les hommes sont montrés dans leur bassesse et leur vulgarité : égoïstes, veules ou violents et fort peu concernés par leur partenaire. La femme s’en tire (un peu) mieux bien que la découverte du plaisir par le viol laisse le spectateur dubitatif. On dira donc que c’est un fantasme et que l’héroïne ne cherche qu’à retrouver frénétiquement les sensations initiales, comme si elle était marquée à vie par sa première expérience. Hélas, sa quête ne pourra être que déçue par les hommes qui ne sont pas à la hauteur y compris l’initiateur enfin retrouvé et renvoyé à son inexistence. Les scènes de cul sont donc nombreuses. Parfois comiques, elles évitent le glauque et sont efficacement filmés.
Natsuko Yashiro incarne un personnage qui sort de son rôle de victime en assumant son plaisir malsain et par sa présence sauve le film. On remarquera également en victimes occasionnelles, la fugace présence de Naomi Tani et de Akemi Nijo (33 films dont Erotic Sisters, Office Lady Diary 6, Rose and Whip…). La réalisation rythmée de Yasuharu Hasebe est comme d’habitude très correcte sans être bluffante et nous offre une variation intéressante sur son thème fétiche, moins scabreuse que dans Assault! Jack the Ripper, moins déjantée que dans Rape! 13th Hour et plus complexe que dans Raping!
Rape ! restera donc un film visible pour qui laissera de la distance avec le scénario.