Ce n’est pas la complexité du film qui impressionne. Le film semble une adaptation de « Justine ou les infortunes de la vertu », propos philosophiques et religieux en moins. Bref, au fur et à mesure que l’héroïne croise des hommes, la probabilité qu’elle se fasse violer augmente, à la notable et donc appréciée exception d’une bande de bikers. Toutefois, contrairement au roman de Sade, la situation de la prostituée n’est guère plus reluisante. Pour notre innocente conductrice, les salauds, ce sont les gens respectables : camionneur, hôtelier, garagiste, homme riche, médecin et policiers. En revanche, les voyous l’aident même indirectement : bikers et prostituée. Ce renversement des valeurs permet d’éviter la lassitude de la succession des viols qui sont traités sans longueur, ni extrême complaisance.
Yasuharu Hasebe est un spécialiste du genre. D’abord, connu pour de petits films d’action (« Les tueuses en collants noirs », « Boulevard des chattes sauvages », « Mélodie de la rancune », il devient un spécialiste du pinku tendance « viol », « Harcelée », » Violeur à la rose », « Rape! », « Assault!, Jack the Ripper ». Ce film se situe vers la fin de cette période. Son travail est ici seulement visuellement correct, sans trait de génie. Natsuko Yashiro (une vingtaine de films dont « Terrifying Girls’ High School: Animal Courage », « Rape! », « Dans l’Arène Du Vice », « Beautiful Girl Hunter » est parfaitement adaptée aux rôles de victime. Plus complexe, Kyôko Aizome vu dans les « Day Dream » de 1981 et 1987 permet d’équilibrer le film.
Raping! reste un petit film, pas désagréable mais vite oubliable.