C'est une relecture tout à fait classique du mythe faustien que nous offre là Nina Oxilia et si certes on n'est pas au niveau du génial Faust de Murnau qui sortira une décennie plus tard, ce court film a néanmoins des qualités à revendre, notamment dans sa capacité à reprendre tous les éléments matriciels du mythe.
On a la personne désespérée, ne supportant plus sa vie, tentée par Méphistophélès (absolument ridicule pour le coup, mais ça fait partie du charme du film) de retrouver son charme et sa beauté d'antan, puisque c'est ça qu'elle semble envier. Ici le symbole du pacte n'est ni une peau de chagrin, ni un portrait, mais un sablier (qu'on ne revoit malheureusement plus ensuite), le temps s'inverse et la revoilà belle comme à ses vingt ans.
Mais, la première chose qui lui vient en tête est le pêché, on la voit ôter sa tenue de vieillarde pour mettre en avant sa poitrine. On sait que le pacte n'a pas été passé pour le bien, mais au contraire pour le mal et que rien n'en sortira de bénéfique.
En effet elle fait du mal autour d'elle, se fait du mal à elle et à la fin, forcément, Méphistophélès vient collecter la dette de la vieille femme.
Une relecture agréable, qui ne réinvente rien, mais qui sait utiliser les codes pour en faire une œuvre réutilisant le mythe, se l'appropriant, tout en lui étant fidèle. C'est d'autant plus agréable que la mise en scène, contrairement aux films sortis quelques années plus tôt, n'est pas si statique ce qui permet de ne pas rebuter le spectateur actuel.