Kurosawa, me voilà (pour la 1re)
Le film qui m'a fait découvrir ce grand monsieur du cinéma qu'est Akira Kurosawa et qui m'a donner envie de voir ses autres créations. Au moment où j'écris cette critique, j'ai vu 4 autres de ces films, toujours avec grand plaisir, mais je vais ici vous parler de cette fameuse première expérience avec Kurosawa (et Mifune).
Et alors, quelle expérience ! A travers une nature d'une grande beauté, magnifiant une histoire déjà intense et passionnante, bien qu'inspectant les mensonges et les faux-semblants, chaque plan y est grandiose et magnifique. Je ne saurai dire à quel point j'ai adoré ce film, d'une construction formidable, et ne me donnant qu'une envie : poursuivre la découverte des œuvres de ce metteur en scène incroyable. Voyons voir si je peux parler de cette première expérience le mieux possible :
Ce film nous montre un procès, avec le témoignage des protagonistes de l'histoire qui vont raconter chacun à leur tour leur version de cette histoire. Chaque version évidemment est au crédit de celui qui la raconte, et tend surtout à le (ou la) conforter dans son estime de soi, en occultant le côté de l'histoire qui ne le met pas dans la meilleure position.
A travers ces différentes versions d'une seule et même histoire, Kurosawa nous montre à quel point l'homme est capable de bassesse et de lâcheté, allant jusqu'à se mentir à lui-même. On voit et revoit au court du film pratiquement toujours la même scène, mais filmée ou racontée de manière différente, de sorte qu'une tension s'installe assez rapidement pour ne plus jamais disparaître. Oui, cette tension dure au fur et à mesure de ces témoignages, jusqu'au au moment du fin mot de l'histoire, et surtout le vrai et unique, raconté par un passant qui va contredire toutes les versions précédentes.
C'est, en plus d'un récit extrêmement bien construit et passionnant, une réflexion sur la pensée humaine. Capable de déformer sa propre vérité et mémoire, même au-delà de la mort, prouvant l'incapacité humaine à voir les choses en face, et de se confronter à la vérité.
Cette première expérience dans le monde de ce génie fut donc exceptionnelle et mémorable. J'y ai découvert un réalisateur que je ne suis pas prêt d'oublier et qui ne me lassera pas de sitôt, preuve en est avec les films que j'ai vu de lui (5 en tout, donc), et que j'ai tous beaucoup apprécié.