Rashomon est un film sur Kant. Il exemplifie sa théorie de la connaissance de manière tout à fait explicite. L'objet en soi (ici, les faits qui ont conduit à la mort d'un homme), s'il existe, n'a aucun lien direct avec les protagonistes. Ces derniers ne font que le percevoir, et l'objet en soi n'est pour eux qu'un phénomène, dont les conditions d'observation, les données a priori (le temps et l'espace), lui apportent toute sa subjectivité et sa relativité.


Quatre observateurs, quatre phénomènes, un seul objet. Qu'est-ce qui est vrai pour l'humain ? L'objet, mais il est imperceptible ; c'est un noumène. Alors sa réalité à lui, celle avec laquelle il peut interagir, celle qui répond à sa question "Que puis-je connaître ?", c'est celle de la subjectivité des autres sujets. Peu importe si elle est quatre fois différentes.


On adorera aussi le charisme des personnages de Kurosawa, dont la nature d'humain vacille tant entre ce qu'on peut faire de pire et de meilleur qu'on en arrive à se demander si elle existe ... Ah mince, Rashomon était un film sur Sartre ...

rm950
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le 6 août 2016

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