Si la forte personnalité de Brad Bird est de nouveau visible dans ce "Ratatouille" qu'il a "récupéré et sauvé", parait-il, l'entraînant loin des concepts ludiques chers à Lasseter, si quelque chose de Disney commence à contaminer l'univers Pixar (disons la certitude que le futur appartient aux audacieux, et que la famille est tout), "Ratatouille" reste un absolu enchantement, un pur instrument de bonheur comme le cinéma moderne en fabrique de moins en moins. Grâce de l'animation, enterrant une fois de plus la concurrence, ridiculisée, élégance du graphisme, complexité des personnages, vitalité du scénario, sans parler - n'en déplaise aux critiques très anti-américaines que l'on a pu lire ça et là - d'une vraie compréhension de ce qui fait la "grande cuisine", c'est-à-dire cette recherche obsessionnelle de l'exactitude du goût, comme peu de films (aucun film ?) à date ne l'ont montrée. La scène quasi finale "de la ratatouille" est bouleversante, qui touchera au cœur quiconque a déjà pleuré devant la perfection d'un plat préparé par un vrai artiste. Merci, Pixar !